Dans la Séoul contemporaine, Lee Yuhyeon, chef de brigade, et son équipe sont chargés d’élucider le double meurtre commis dans un immeuble de Seocho. C’est le point de départ très classique du dernier romande Do Jinki : Le portrait de la Traviata.
Malgré un travail de fourmis de la part des policiers, l’enquête s’égare sur de multiples pistes sans qu’on perçoive qui a intérêt à avoir commis ces étranges assassinats. Voilà pour le déroulement officiel des évènements. Toutefois, dans l’ombre, le policier est en relation avec un mystérieux avocat du nom de Gojin. Celui-ci travaille discrètement en freelance, ce qui le libère des contraintes qui ralentissent les investigations policières. Il prend le temps d’analyser tous les tenants et aboutissants de l’affaire. Entraînant ainsi de saisissants revirements quant à la culpabilité des suspects successifs… Bien que du côté de la défense, Gojin n’en est pas moins adepte de la vérité. Surtout quand des innocents risquent d’être condamnés à la place du coupable. Ils ne sont pas trop de deux – la tête et les jambes en quelque sorte – pour résoudre cette tortueuse énigme !
Lui-même juge et avocat, Do Jinki est dans son élément et connaît parfaitement son sujet ! D’une écriture analytique, il décrit scrupuleusement les méthodes de travail, leur questionnement et les pistes suivies par les policiers, mais surtout par l’avocat. Gojin fait d’ailleurs l’objet d’une série. Désabusé par le système, il n’exerce pas au barreau mais par relations et bouche à oreilles. C’est lui le véritable enquêteur ! Une large galerie de portraits aussi, comme le mystérieux petit ami de l’assassinée ou l’assassiné lui-même. L’auteur maîtrise parfaitement les ressorts du roman à énigme et les use tous avec dextérité. Ce n’est pas pour rien qu’il est surnommé par ses fans le « John Grisham de Corée » !
Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON
Le portrait de la Traviata, Do Jinki, 320 p., 19,90€, éd. Matin calme.