La vie de Bouddha d’Osamu Tezuka ressort en édition prestige.

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Pour fêter le 90è anniversaire du plus célèbre mangaka, les éditions Delcourt/Tonkam ressortent l’intégrale de ses œuvres dans une magnifique édition : la collection prestige.

La vie de Bouddha parait pour la 1ère fois en 1974. Le 1er tome commence il y a 3500 ans au pied de l’Himalaya, à la frontière du Népal. Dans cette Inde ancestrale, les brahmanes règnaient en maîtres car ils avaient « le sang le plus pur ». Et ils mirent en place le système des castes qui cloisonnait la société : nobles, guerriers, peuple, esclave. La discrimination était de mise même si tous les hommes étaient égaux. Et le peuple attendait un sauveur qui leur enseignerait de nouveaux préceptes qui leur permettraient de découvrir « bonheur et paix de l’âme ».

C’est par le vénérable Asita que l’histoire commence. Il sait qu’un homme capable d’éveil arrive et il envoie son disciple à sa recherche. Ce dernier rencontre Tatta un petit voyou, Chaprah, un esclave qui deviendra guerrier, le général Boudhaï et arrive bientôt au château de Kpilavastu. C’est là que naît le prince Siddharta. Il n’est pas fait pour être guerrier. Trop de questions tournent dans sa tête et, à la veille de son mariage, il part pour un long voyage initiatique.

Le 2ème tome raconte les austérités et toutes les péripéties qu’elles entraînent jusqu’à l’éveil sous le pipal.

On ne connaît pas d’égal dans la narration de la vie de grand personnage religieux. Plus de 3000 pages, les 2 prochains tomes sortiront le 27 mars prochain. Une multitude de personnages et d’histoires emboîtées qui se recentrent toujours autour de la personnalité de Siddharta et de ses actes singuliers : sauver voire ressusciter des vies, ne pas supporter les souffrances ou l’absurdité des castes…

Le tout est raconté avec une faconde toute moderne. Cela est dû à l’utilisation d’un vocabulaire, d’expressions et de références contemporaines qui ponctuent chaque épisode et qui nous font rire ou sourire. Osamu Tezuka s’autorise tout, racontant le plus loufoque comme le plus réaliste. Et c’est bien le propre de ce manga qui se lit comme on regarde une série dont on est très vite accro. Chaque début de tome est en couleurs, le reste en noir et blanc. L’ensemble est d’un incroyable dynamisme grâce à la multiplicité des points de vue et des échelles de plan.

À découvrir ou à redécouvrir avec les autres titres emblématiques (1) du « dieu du manga » comme il a été surnommé et dont nous reparlerons.

Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON

(1) Histoire des 3 Adolf (3 tomes), Ayako sont déjà sortis. 

 

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