LA PLAINE DU KANTÔ (KANTÔ HEIYA) volume 1 de Kazuo KAMIMURA

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15 Août 1945. Alors que la fin de la guerre vient d’être annoncé par l’Empereur, la vie va à nouveau être bouleversée pour tous les japonais. Orphelin de père et mère, le jeune Kinta, 7 ans, vit avec son grand-père, un écrivain. Avec la paix et l’occupation, il va devoir lui aussi apprendre ce qu’est la vie, tandis que tout est en train de se reconstruire. Avec son ami et voisin Ginko, qui se travestit en fille, ils vont découvrir le monde des adultes entre sexualité débridée, moralité douteuse et bassesses en tout genre.

Cette histoire est presque autobiographique, l’auteur étant né en 1940 et ayant vécu toute son enfance dans la plaine du Kantô. Entre les paysages et les situations évoquées, on sent qu’il a été imprégné par cette époque de l’après guerre. Mais Kazuo Kamimura tient avant tout à nous montrer cette période à travers les yeux d’enfants, qui doivent se faire leur propre idée de ce qu’ils voient, vivent ou ressentent. Dans un pays qui a perdu ses repères, comment se créer ses propres bases, comment découvrir ses limites ? Emprunt d’une certaine sensualité, qui n’est pas racoleuse pour autant, le dessin est à la fois léger et précis, nous montrant de beaux paysages. Dans son exploration de la nature humaine, le mangaka n’en oublie aucun aspect, mais sans être voyeuriste ni vraiment critique : il montre avant tout les faits, leurs impacts et ce qu’en déduisent les enfants. Facile d’accès, c’est un beau portrait d’une époque, d’une jeunesse, que l’on ressent à travers toutes les épreuves qu’elle a du surmonter et les découvertes qu’elle a du faire. Un bel ouvrage, un peu cher peut-être malgré ses 400 pages.

Éditeur : Sensei-Kana / Dargaud-Lombard

Pays : Japon

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