LA MAISON DES SEVICES de Takashi Miike

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Segment de l’anthologie “Masters of Horror” réunissant les plus grands noms du fantastique et de l’horreur, “La maison des sévices” programmée au dernier Festival Cinémas & Cultures d’Asie, est une réussite. On y suit un journaliste américain (Billy Drago) dans le Japon du XIXe siècle, à la recherche de sa fiancée, et qui va échouer dans une étrange maison close. Servi par des décors, des costumes et une lumière magnifiques, Miike profite de ce contexte pour créer un univers glauque peuplé de “freaks” et une atmosphère oppressante centrée sur la confrontation des deux personnages principaux. Rien de surprenant chez un réalisateur qui s’est fait connaître pour ses outrances souvent sanguinolentes et ses scènes à déconseiller aux plus émotifs. A ce titre, on trouve dans cet opus de nombreuses images (vraiment) choc, et la scène de torture, qui a fait sa renommée, est extrêmement éprouvante, sûrement plus réussie et plus perverse que celle d’“Audition”. On comprend alors aisément que le film ait été interdit de diffusion TV… Ceci dit, s’il est à déconseiller aux âmes sensibles, le métrage de Miike n’est pas seulement un prétexte pour susciter la nausée du spectateur. Il stimule également son intellect, en proposant une réflexion sur les apparences, la part sombre de l’être humain, et les conséquences de nos actes. Ainsi, les agissements des personnages, faisant le mal en cherchant à faire le bien et vice versa, sont plus complexes qu’il n’y paraît, tout comme l’est l’intrigue. En dévoilant celle-ci par couches successives, le réalisateur tient par ailleurs son auditoire totalement en haleine. Les fans du réalisateur japonais (mais pas seulement) seront donc ravis, même si deux bémols sont à apporter : la performance de Billy Drago qui joue comme un pied, et une révélation finale “monstrueuse” pas forcément nécessaire et qui vient légèrement décrédibiliser l’atmosphère construite jusque là.

Éditeur : FIP

Pays : Japon

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