Si vous ne connaissez du cinéma chinois que Zhang Yimou et Chen Kaige, voici un film qui vous ouvrira de nouveaux horizons ! L’Orphelin d’Anyang est un film sans combats dans les airs, sans costumes flamboyants, sans armes légendaires… Il montre la Chine telle qu’elle est en marge de la Grande Muraille et du temple Shaolin. Avec sa pauvreté et ses problèmes de société mais sans verser dans le pathos. Wang Chao – qui appartient à la même génération que Jia Zhang Ke, également très porté sur ses concitoyens et leurs difficultés – nous raconte l’histoire d’un quadragénaire récemment licencié qui accepte de prendre en nourrice un nouveau-né pour survivre. A moins que ce ne soit l’histoire d’une jeune prostituée contrainte de confier son bébé à un inconnu pour continuer à travailler.
Toujours est-il que par ce film sobre le cinéaste emporte le spectateur au cœur d’un quotidien que partagent de nombreux Chinois, un quotidien bien loin des contes fantastiques auxquels notre imaginaire associe l’Empire du Milieu. Le réalisateur explique d’ailleurs très bien sa position dans le film proposé en bonus, accompagné de son producteur et des acteurs. Sans pleurnicher et loin de tout misérabilisme, Wang Chao signe une œuvre aboutie marquée par une lumière crue et un regard sans concessions sur ce que traverse toute une partie de la société chinoise. Ceux qui ont déjà marché dans une rue chinoise se sentiront catapultés là-bas, seule l’odeur manque à L’Orphelin d’Anyang tant son ton est juste …
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Pays : Divers