Naissance d’une nouvelle revue bimestrielle « née du choc du retour de la guerre sur le continent européen, Kometa raconte le monde qui bascule, à travers le regard de celles et ceux qui le vivent ». Elle est indépendante et ne vit donc que par ses lectrices et lecteurs.
Son dernier numéro de mai 2025, le 7ème, est consacré au Japon et foisonne de références culturelles donnant du grain à moudre aux passionnés comme aux néophytes.
Allant à l’encontre des idées reçues, le Japon n’est pas cinéphile ni zen, ni le pays des sushis, encore moins ou plus du tout celui de « l’éloge de l’ombre » ! Le journaliste et romancier Florent Dabadie nous explique finement pourquoi.
On retrouve tout de même l’archipel dans son histoire racontée aux enfants japonais, mais elle est tronquée sur le XXè siècle pour ne pas parler de ce qui fâche : les crimes en Chine, et en Corée.
Cependant Kometa donne la parole justement à ces voisins. Chinois, Coréens, Taïwanais évoquent leur vision du Japon.
Mais ce sont surtout les photographies qui saisissent. Celles des 2è et 3è de couverture de Tomoko Sawada, tirées de sa série « Jours d’école », accentuent avec humour l’uniformité scolaire nipponne. Celles, plus anciennes, de Daidô Moriyama qui parcourait les bas-fonds du Japon occupé d’après-guerre comme un « chien errant ». « J’aime là où ça pue l’humain » avouait-il. Autant d’instantanés captant les bouleversements d’un XXè siècle protéiforme.
Ou bien encore celles de Mao Ishikawa, née à Okinawa en 1953, alors colonie militaire américaine. Elle y fréquentait et photographiait les soldats afro-américains et les filles de bar dans les années 70. Ou encore les autoportraits et portraits déconstruits de la fin du XXè siècle de Yurie Nagashima.
Le dossier se termine par des perspectives qui se veulent disruptives avec cette question volontairement provocatrice « Le Japon va-t-il disparaître ? ».
Il faut lire la revue pour le savoir !
Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON