En soirée de clôture du 6e Festival Cultures & Cinémas d’Asie, nous présentions “Dans la Chaleur du Soleil” (Les Jours ensoleillés) du réalisateur chinois Jiang Wen, Grand Prix du dernier Festival de Cannes avec “Guizi Lai le” qui sortira prochainement sur les écrans français sous le titre “Le Diable devant la porte”. Un événement de taille, car le film qui date de 1994, après un passage remarqué au Festival d’Automne à Paris, et un autre, plus récent, au Festival de Moscou, n’a jamais été distribué en Europe de l’Ouest.
Jiang Wen est né en 1963 dans une famille de militaires à Tangshan dans la province de Heibei. En 1980, il entre dans la prestigieuse Académie Centrale d’Art Dramatique. En 1984, il obtient son diplôme et joue dans la troupe du Théâtre de la Jeunesse Chinoise, puis devient professeur et chercheur à l’Académie Centrale d’Art Dramatique, où il avait étudié.
Depuis 1985, il enchaîne les rôles et les récompenses (La Dernière Impératrice de Chen Jialin, Le Sorgho Rouge de Zhang Yimou, Le Palanquin des Larmes de Jacques Dorfmann, Neige Noire de Xie Fei, L’Eunuque impérial de Tian Zhuangzhuang, Keep Cool à nouveau avec Zhang Yimou). Il a été le héros d’Un Beijingois à New York, une série télévisée très populaire en Chine. Il est l’un des acteurs chinois les plus appréciés de sa génération.
En 1994, il passe à la réalisation de Dans la chaleur du soleil (Les Jours ensoleillés), adaptation d’une nouvelle du fameux écrivain chinois Wang Shuo. Le film est classé second des 10 meilleurs films de l’année 1995 par le Time Magazine, et remporte une pluie de prix (meilleur acteur à Venise, meilleur film à Singapour et à Taiwan). Malgré cela, le film ne sort pas en France, et ne fut jamais distribué en Europe de l’Ouest.
En 1999, il réalise son second long métrage : Guizi Lai le (Le Diable devant la porte). Un film surprenant, non seulement par le thème abordé : la guerre sino-japonaise mais surtout par la forme picturale et narrative totalement libre qu’il développe. Etonnant pour un film venant d’un pays où le cinéma peut être magistral mais reste souvent classique (certains films de Chen Kaige par exemple). Cette liberté que l’on ressent à chaque plan du film lui vaut d’ailleurs d’être interdit dans son pays. Le film remporte toutefois le Grand Prix au Festival de Cannes 2000.
FILMOGRAPHIE
Acteur
1985 – La Dernière Impératrice de Chen Jialin
1986 – La Ville des Hibiscus de Xie Jin
1987 – Le Palanquin des Larmes de Jacques Dorfmann
Le Sorgho Rouge de Zhang Yimou
1988 – Une Femme pour deux de Ling Zifeng
1989 – Neige Noire de Xie Fei
1990 – L’Ennuque Impérial de Tian Zhuangzhuang
1992 – La Piste de Zhou Xiaowen et Manfred Wong
Un Beijingois à New-York de Feng Xiaogang
1995 – Les Soeurs Soong de Cheung Yuen-Ting
1996 – L’Ombre des empereurs de Zhou Xiaowen
1997 – Keep Cool de Zhang Yimou
Réalisateur
1993 – In the Heat of the sun (Les Jours ensoleillés)
2000 – Guizi Lai le (Les diables devant la porte)
Pays : Chine