Deux décisions plutôt téméraires de la part du fondateur Jérôme Bouchaud des éditions Jentayu. La première : être éditeur au fin fond de l’Ain ; la seconde : s’attacher à une aire géographique très précise : l’Asie « des steppes d’Asie Centrale jusqu’aux rizières d’Extrême Orient » comme il aime à le préciser.
En effet, depuis 2014 Jérôme Bouchaud édite une revue littéraire semestrielle qui regroupe des traductions issues directement des textes originaux. Ce travail est effectué par des traducteurs chevronnés. Chaque numéro est édité au format papier et numérique. A chacun, un thème des plus éclectiques, entre autres : Wok et marmite, exils, amours et sensualité etc. Il y en a déjà 10. Et le dernier est consacré à l’avenir… Il regroupe 19 textes complétés de notes de lectures et d’entretiens à retrouver sur le site de Jentayu.
De plus, des numéros hors série permettent de découvrir un pays en particulier. Des nouvelles, des poésies, des extraits de roman ouvrent le lecteur à la littérature de Taiwan puis de Thaïlande, d’Indonésie et dernièrement, de Mongolie. Ce dernier opus se partage entre nouvelles et poésies. On y retrouve des auteurs connus comme Tschinag Galsan avec « La mère », mais aussi de jeunes écrivains comme la poétesse Dorjnyambuu Erdenezulai.
Le choix des textes est guidé par « des ouvrages d’auteurs qui aident à comprendre la diversité du continent asiatique ». Ces textes sont richement illustrés par de jeunes artistes asiatiques aussi. Ils offrent leur propre sensibilité et leur vision singulière d’un texte. Ils participent ainsi à la création d’un objet cossu, au format livre, entièrement en couleurs. Un bel objet en plus d’être un bon outil de découverte. Voilà bien l’esprit de Jentayu, le fameux oiseau mythique, en malais, de l’épopée hindoue du Râmâyana : « voler de ses propres ailes, faire fi des frontières, pour s’approcher d’astres littéraires lumineux d’Asie et éprouver la beauté de leurs histoires ». Tel est le projet de cette belle maison d’édition !
Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON