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Interview de Akio Nishizawa, réalisateur 3 fois primé au festival cinémas & cultures d’Asie

Chroniques tous | défaut | interview

En 2005, “Nitaboh” remporta le prix du meilleur film d’animation du 11e Festival Cinémas & Cultures d’Asie. En 2006, “Furusato Japan” reçut un accueil plus que chaleureux et deux trophées : Prix du meilleur film d’animation et Prix du jury jeune. Ces deux petites merveilles sont l’œuvre d’un seul et même homme, Akio Nishizawa qui s’est volontiers prêté au jeu des questions-réponses.
Mais revenons à la séance qui précéda. Malgré un temps maussade, le public est au rendez-vous et la salle comble. Nishizawa-sensei remercie le public, et apporte quelques informations, notamment sur l’intro sonore, suivie par des images en noir et blanc, puis en couleur, symbolisant la guerre, le début de la reconstruction, puis le présent. L’histoire, qui se veut très proche de faits réels, se déroule dix ans après la seconde guerre mondiale, alors que le réalisateur avait douze ans. Il nous apprend que les chansons pour enfants, les doyo, étaient interdites par le gouvernement impérial pendant cette période, et souhaite que son film transmette un message pacifiste.
La projection, en version sous-titrée anglais sur la bande originale, et en français dans une version encore plus fidèle, réalisée par notre équipe, se termina sous des tonnerres d’applaudissements, mais hélas le public n’eut que quelques instants pour poser des questions, le Zola ayant d’autres films à projeter. On put tout de même apprendre que le personnage principal est à moitié inspiré de Nishizawa-sensei lui-même, et que malgré ses deux films sur le thème de la musique traditionnelle japonaise, lui-même n’est pas musicien.
Heureusement, nous avons eu le loisir de converser plus librement avec lui le lendemain matin, et voici ce qu’il nous a confié :

Pour commencer nous vous remercions pour la présentation de votre film en première mondiale à Lyon dans le cadre du festival.
L’année dernière, j’ai obtenu le grand prix avec Nitaboh, c’est pour cela que je suis revenu cette année.



Le film étant partiellement autobiographique, le téléphone chez la voisine est-il du vécu ?
Oui, exactement. Mon père était menuisier, et sans téléphone, c’était très dur de faire du commerce et de trouver du travail. C’était donc le voisin qui décrochait et m’appelait !

Et le chapardage aussi, c’est du vécu ?
Oui, aussi. Et comme dans le film, ma mère n’a pas été très fâchée, mais elle m’a forcé à m’excuser auprès des commerçants. C’est à ce moment que j’ai ressenti la culpabilité. Aujourd’hui, dans le même cas, nous nous ferions uniquement réprimander par nos parents.

Est-ce selon vous, plus enrichissant d’assumer, de s’excuser, plutôt que de se prendre un savon à la maison, et d’en rester là ?
C’est comme cela que j’ai vécu ces événements. Oui, s’excuser est très important.

Parlons maintenant du festival. Avez-vous l’intention de voir des films ?
Bien entendu, et particulièrement ceux de la compétition jeune public.

Vous intéressez-vous à tout ce qui se fait en matière de films d’animation ?
Je vais voir les films de Miyazaki par exemple. J’admire le fait que les films du Studio Ghibli réussissent à distribuer leurs films dans le monde entier, et j’aimerais pouvoir en faire autant, mais personnellement, je ne suis pas très admirateur de ces films.

Pourtant ces films présentent un message fort, notamment concernant la nature.
Depuis la nuit des temps, les hommes ont dû vivre au milieu de la nature et s’adapter. De nos jours, l’homme la dirige et impose ses volontés. Il doit prendre conscience des interactions, ne pas détruire ce qui le fait vivre, et c’est très bien de la part du Studio Ghibli de relayer ce message, mais personnellement, je veux faire des films différents.

Y-a-t’il un film que vous auriez aimé réaliser ?
Il n’y a pas de réalisateur, ni de film précis que j’envie particulièrement. J’apprécie le travail des réalisateurs japonais actuels, mais mes influences sont plutôt à rechercher du côté de la nouvelle vague française : Truffaut, Godard, Malle…. J’admire leur façon de cadrer. Dans les années 70, la plupart des films français pouvaient être vus facilement au Japon, étant étudiant à cette époque, j’en ai dévorés des quantités. C’est durant ces années qu’est née mon envie de faire du cinéma. Aujourd’hui, on ne voit plus que des films hollywoodiens, très rares sont les opportunités de voir des films français, et j’en suis le premier déçu.

Pour conclure, quelle est la question que vous aimeriez qu’on vous pose mais que personne ne vous pose jamais ?
J’ai 60 ans, je viens de créer une société de production et je commence tout juste à réaliser des films. Et personne ne s’en étonne. En principe, 60 ans c’est la fin d’une carrière. Tous mes camarades de classe prennent leur retraite. J’en débute une nouvelle.

Justement pourquoi ?
(rires). Notre peuple est matérialiste et perd ses traditions, et tout ce qui fait le fondement de l’âme japonaise. C’est ce message que je souhaite faire passer dans mes films. Les jeunes sont égoïstes, ne se soucient plus des valeurs de leur pays, bien trop préoccupés par l’immédiateté des valeurs matérielles.

Craignez-vous qu’un jour les Japonais oublient tout ce qui figure dans votre film, notamment les chansons pour enfants ?
Oui, ça m’inquiète.

Lors d’une tournée au Japon, le groupe de hard-rock allemand Scorpions, avait repris “Kojo no Tsuki”, qui figure dans votre film. Que pensez-vous de ce genre d’initiative ?
C’est très intéressant ! J’ai co-produit le groupe “Musashi” qui mêle rock et instruments traditionnels.

Lyon, novembre 2006

Pays : Japon

Dominique Jacquemoud

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