IM – GREAT PRIEST IMHOTEP volume 1 de Makoto Morishita

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Décidément, l’Egypte antique est à l’honneur chez Ki-oon ! Deux mois après le lancement de Reine d’Egypte, l’éditeur nous propose Im – Great Priest Imhotep, publié au japon depuis 2015. Mais contrairement au titre de Chie INUDOH, ce premier titre de Makoto Morishita n’a aucune vocation historique. Publié dans le mensuel Gangan de Square Enix, il s’agit d’un shônen pur jus basé sur une chasse aux esprits, la mythologie égyptienne apportant une bonne dose d’exotisme à l’ensemble.

Contre toute attente, le récit débute dans un Japon contemporain, où nous rencontrons Hinome, une jeune fille solitaire. En effet, victime d’une malédiction, Hinome crache des flammes dès qu’un son sort de sa bouche ! Bien qu’elle se soit réfugiée dans le mutisme le plus total, ses camarades de classe ne veulent pas l’approcher. Mais un jour, elle rencontre un jeune garçon à la peau brune, qui lui annonce qu’elle est possédée par un magai, un esprit malfaisant. Hinome le ramène chez elle et lui fait rencontrer son père, un passionné d’occultisme. C’est alors que le jeune garçon se présente comme étant Imhotep, prêtre légendaire de l’Egypte antique…

Comme beaucoup de shônen, la série débute à un rythme effréné pour présenter rapidement ses mécanismes. Ainsi, l’exorcisme de l’esprit maudissant Hinome nous emmènera très rapidement à une première scène d’action, et à une démonstration des pouvoirs d’Imhotep, Im pour les intimes. La première intrigue est ainsi résolue dès la fin du premier chapitre, et l’on suivra au fil du tome plusieurs missions courtes d’exorcismes divers. Pour autant, la sympathique Hinome ne sera pas mise de côté par la suite : Im squatte toujours chez elle, et petit à petit, elle s’inscrira dans un rôle de narratrice, ou de personnage-témoin. La complicité entre elle et Imhotep sera d’ailleurs l’un des renforts narratifs principaux, bien qu’empruntant des schémas de dispute/quiproquos/reconnaissance très classique. Et pour continuer dans les clichés, le récit ne tardera pas à se doter d’une « mascotte », en la personne du Dieu Anubis version chiot-kawaii. Il ne manquait plus qu’un personnage de rival ténébreux, qui se présentera en guise de cliffhanger.

Im – Great Priest Imhotep repose donc, pour le moment, sur des mécaniques éprouvées et des personnages stéréotypés, d’autant plus que les histoires de chasse aux esprits sont monnaie courante dans le monde du shônen. L’apport de la mythologie égyptienne est intéressant, bien qu’il manque de justification : comment Im et les magai se sont-ils retrouvés au Japon ? Pourquoi y a-t-il une branche japonaise d’exorcisme égyptien ? Des questions qui, on l’espère, trouveront une réponse par la suite, mais l’on aurait aimé un mélange des traditions et des croyances. Toutefois, malgré quelques écueils inhérents à une première série, Im – Great Priest Imhotep reste un titre efficace. Sa narration et son graphisme sont très dynamiques, à quelques petits problèmes de lisibilité près, et ses deux protagonistes sont assez attachants. Il reste maintenant à voir ce qu’il donnera sur le long terme, mais les amateurs du genre pourront aisément se laisser tenter.

Alain Broutta

IM – GREAT PRIEST IMHOTEP (IM) volume 1 de Makoto Morishita (2015)

Action/Fantastique, Japon, Ki-oon – Shonen, mai 2017, 192 pages, livre broché 6,60 euros

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