Hiroshige et l’éventail Voyage dans le Japon du XIXe siècle de Christophe Marquet

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Il faut courir au MNAAG voir l’exposition d’éventails et surtout d’estampes d’Hiroshige destinées à décorer ces fameux éventails en bambou (1).

Utagawa Hiroshige (1797-1858) est en effet, avec Hokusai, le dernier grand représentant de l’ukiyo-e. On lui doit notamment les 100 vues célèbres d’Edo et les 69 stations de la route Kisokaidô (2) autant d’estampes de paysages inégalées.

Le petit catalogue édité aux éditions du Mnaag dans la collection « trésors de papier » retrace avec concision, précision et érudition les origines de l’éventail plat, objet du quotidien que l’on retrouve d’ailleurs dans de nombreuses estampes. Son essor ensuite au XVIIIe siècle et, allant de paire, celui de l’estampe qui le décore sur ses 2 faces. L’éventail étant un accessoire de mode à la portée de toutes les bourses.

Dans cette production très importante, l’éventail d’Edo, en forme d’ellipse, est particulièrement bien adapté au format rectangulaire des ukiyo-e. Il est aussi très fragile. La plupart ont ainsi disparu. Ce sont donc, paradoxalement, ceux qui n’ont jamais servi et n’ont donc pas été découpés, mais gardés sans doute comme modèles par les éditeurs, qui nous ravissent aujourd’hui.

Le catalogue explique ensuite la particularité des éventails d’Edo. Leur manche et leur armature sont, en effet, réalisés dans une seule et même canne de bambou de diamètre d’environ 1,5 cm pour 35 centimètres de longueur. Une prouesse artisanale reproduite à grande échelle !

Les 2 dernières parties du catalogue présentent le corpus des éventails d’Hiroshige et les grands thèmes de leurs feuilles, des sites célèbres à la parodie. En effet, si la plupart des sujets du maître sont les paysages d’Edo et du Japon les plus connus, des fleurs, des animaux ; ils côtoient aussi des thèmes littéraires et parodiques.

Viennent ensuite les reproductions d’ukiyo-e classées selon leur thème.

Si le format est trop petit pour apprécier pleinement l’élaboration et la qualité des estampes, il permet néanmoins de garder un souvenir très précis et documenté de l’exposition qu’il faut absolument découvrir !

Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON

(1) exposition du Musée National des Arts Asiatiques – Guimet du 15 février au 29 mai 2023.

(2) Lire nos chroniques https://asiexpo.fr/cent-vues-celebres-dedo-de-hiroshige-est-reedite-chez-hazan/ et https://asiexpo.fr/hiroshige-eisen-soixante-neuf-stations-de-route-kisokaido-parait-chez-taschen/

Hiroshige et l’éventail Voyage dans le Japon du XIXe siècle de Christophe Marquet, 17,4 X13,4 cm, 96 pages, 13,50 €.

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