Ganga, rencontres le long du fleuve sacré est le fruit de l’expérience de vie de Fanny Laurent, Française amoureuse de l’Inde. Le roman est le mûrissement et l’aboutissement de ses observations et réflexions sur ce pays qui l’a fascinée.
À la mort de sa mère Amma, « le petit garçon » hindou, l’un des deux héros du récit, fuit sa vie de misère à Varanasi. Il se réveille alors dans un temple bouddhiste de Sarnath. Il y rencontre une nonne au sourire qui « ne soulève que sa lèvre droite ». Elle lui enseigne « la méditation et le détachement ». Il la quitte lorsqu’elle poursuit sa route et trouve refuge à Kanpur dans une famille nombreuse. Le père y est bourru mais plein de tendresse pour sa progéniture.
Il reprend la route un matin avec un jeune Sikh en lutte. Le père l’hébergeait aussi. Il comprend alors les valeurs de tolérance, de solidarité et d’entraide. Il se lie ensuite d’amitié avec un jeune pèlerin qui se rend à la ville sacrée d’Haridwar. Ensemble, ils repoussent les frontières de l’esprit et des perceptions dans des expériences mystiques sous hallucinogènes.
Il s’arrête enfin à Rishikesh et tombe amoureux d’une jeune musicienne française. Elle lui enseigne la philosophie occidentale, fait des ponts avec l’orientale. Ensemble, ils discourent des jours entiers et il découvre la poésie du monde, de la nature. C’est elle qui lui conseille de se rendre aux origines du fleuve sacré : un torrent bondissant dans la pureté himalayenne. C’est aussi là qu’il trouve la Ganga. C’est la déesse nourricière, perchée dans un temple.
Et c’est bien lui le personnage principal du roman, le Gange, qui irrigue les nombreuses villes sacrées de l’Inde. En le suivant jusqu’à sa source, le garçon apprend la vie et chemine vers la sagesse.
Un bon roman d’apprentissage qui gagne en profondeur au fil des pages, malgré sa construction un peu mécanique. Il acquiert aussi, peu à peu, un beau style qui se déploie pleinement à la fin du récit. Idéal pour découvrir les différents courants de pensée et de spiritualité qui parcourent cet immense pays.
Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON
Ganga de Fanny Laurent, 216p.,15€, éd. Gope. En vente sur www.gope-editions.fr