Les 6 membres d’un club universitaire d’archéologie partent en bateau pour explorer une île laissée à l’abandon. Celle-ci a été tellement oubliée qu’elle ne figure pas sur les cartes et n’est répertorié nulle part. Alors qu’ils en font le tour, nos jeunes gens remarquent une personne assise auprès d’un feu sur la plage alors que l’île est censée être déserte. Higashiyama, le plus sportif de l’équipe, plonge et se dirige vers l’inconnu. Mais ce dernier l’attaque lorsqu’il arrive près de lui. Uehara, puis Takaku à contre cœur plongent à leur tour mais il est trop tard : leur ami et son agresseur ont disparu. Ils s’aperçoivent aussi qu’un corps est en train de brûler dans le feu. De plus leur bateau coule en heurtant les nombreuses épaves qui jonchent le fond près de l’île, avec aussi de nombreux fûts de déchets toxiques. Qu’est-ce donc que cet endroit ? A quoi sert-elle ? Et que se passe-t-il dessus ?
Ce nouveau manga de « survival-horror » ne déroge pas au style et reprend tous les codes habituels. Un groupe hétéroclite se retrouve loin de tout face à une menace puissante et presque irréelle, ne comprenant pas ce qu’il se passe, n’ayant aucun moyen de prévenir les secours et sachant pas comment l’affronter. Quelques points le démarquent cependant. D’abord la présence de tension dès le départ dans le groupe, avec Takaku qui est amoureux d’Uehara, elle ne regardant qu’Higashiyama, dont Takaku est donc très jaloux : comme Higashiyama est capturé et qu’Uehara veut le sauver, cela influencera grandement sur les actions du groupe. Ensuite ce qu’il se passe sur l’île est assez vite expliqué, ce qui implique que si tout est vrai, aucun secours externe ne viendra les aider. Enfin vu la fin du tome, on se demande vraiment comment nos naufragés vont s’en sortir, vu qu’ils ne sont pas du tout armés pour affronter leurs terribles adversaires. La différence entre les jeunes gens banals et faibles, surtout que le plus fort de leur groupe disparait d’entrée de jeu, et les psychopathes qui peuplent l’île est immense. Ont-ils seulement une chance ? L’ambiance est vite très glauque mais le dessin relativement (voir trop) simple évite de faire dans la surenchère, malgré quelques passages assez violents. Tout est très vite une affaire d’ambiance et de ce côté-là on est servi même si on a l’impression que cela va un peu vite. Le scénario ne fait pas vraiment de détour et on est très rapidement dans le bain, le danger étant plus lié à la folie qu’au surnaturel. Cette approche pour ce type d’histoire n’est pas nouvelle mais au vu des éléments qui parsèment le récit, elle semble maitrisée (c’est peut-être lié au faible nombre de pages). Reste à savoir si elle tiendra sur la longueur, avec surtout une équipe qui n’inspire pour le moment pas vraiment la sympathie. Pour les amateurs de frissons et de gore modéré.
Fabrice Docher
FREAK ISLAND volume 1 de Masaya HOKAZANO (2014)
Horreur / suspense, Japon, Editions Delcourt Seinen, août 2015, 160 pages, livre broché 7.99 euros