Tandis que la Baleine de Glaise panse encore ses blessures de l’assaut de Skylos, Chakuro rentre en connexion avec Emma, une incarnation de l’esprit du vaisseau, qui l’immerge dans des faits anciens. Au même moment, un pavillon étranger apparaît droit devant le vaisseau. S’agit-il d’une nouvelle menace pour Phaleina ?
Après deux volumes riches en action et en tragédie, Abi Umeda revient à un semblant de léger avec l’apparition des émissaires du royaume de Siderasie, mené par l’excentrique Roxalito. La mangaka se permet ainsi des touches d’humour qui dédramatisent la situation, qu’il s’agisse d’un quiproquo sur les us des habitants de Phaleina, ou le sobriquet à rallonge du jeune conquérant. Mais cette rencontre permettra également d’en découvrir davantage sur le monde avec ce point de vue étranger, préparant de fait les nouvelles étapes du récit. En effet, après avoir subi les caprices des courants de la mer de sable, la Baleine de Glaise peut à présent naviguer et choisir un cap, grâce à l’apport du noüs de Skylos qui se réincarne en « gouvernail ». Par corollaire, les habitants de Phaleina se libèrent ainsi d’un siècle de malédiction, même si leur existence est toujours régie par une règle tragique.
En parallèle, le récit profite de cette phase de transition pour faire avancer son intrigue globale et nous délivrer de nouvelles révélations. Ainsi, on retrouvera Orca, le commandant de Skylos, qui est parvenu à fuir mais qui doit se soumettre au jugement des apathoïas quant à cette débâcle. C’est l’occasion de découvrir des aspects inattendus du caractère de cet antagoniste, et qu’il n’est pas le seul survivant de l’assaut. Du côté de Phaleina, les échanges entre Chakuro et Emma permettent au jeune scribe de connaître davantage le fonctionnement du vaisseau, mais sera avant tout marqué par une révélation de Lycos autour du sort des « marqués ».
Ce cinquième tome se veut donc plus léger, plus détendu, et offre une phase de transition au récit, mais ne s’avère pas vide pour autant. Les révélations pleuvent, et le monde dépeint par Abi Umeda dévoile à peine ses contours. A présent que Phaleina est autonome, il y a là tout un univers à explorer, et l’on s’en réjouit d’avance !
Alain Broutta
LES ENFANTS DE LA BALEINE (Kujira no Kora wa Sajou ni Utau) volume 5 d’Abi UMEDA (2013)
Aventure/Fantastique, Japon, Glénat – Seinen, novembre 2016, 196 pages, livre broché 6,90 euros.