Encres de Chine de Qiu Xiaolong

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Et un de plus… Il est étrange comme l’univers policier peut inspirer les écrivains chinois pour dénoncer ou narrer ce qu’il reste de la révolution culturelle. Avec un meurtre commis à Shanghai pour toile de fond nous assistons à une étude historique, sociologique et urbaine de la société shanghaienne…
1/ Une victime, écrivain, retirée après des relations dissidentes pendant la révolution culturelle et des démêlés avec ses écrits,
2/ Une brochette de personnages divers qui tentent de survivre, non seulement financièrement mais aussi psychologiquement “dans cette période de transition” où les convictions politiques ou idées socialistes n’ont plus de sens dans la nouvelle société avec l’apparition de l’économie de marché : perte d’identité, des valeurs…
3/ Des habitats traditionnels, petits “shikumen” avec le système de comité de quartier et surveillant… aux débuts de la modernisation des logements (la notion d’intimité apparaît) en passant par les projets plus ambitieux pour répondre aux goûts des occidentaux et de la classe montante fortunée : New world ou un complexe ultra moderne s’inspirant de l’éclat et des fastes de l’architecture de Shanghai des années 30
4/ Portrait d’une police mal payée en crise de repères, avec la corruption sous jacente
5/ Et le dernier point pour “les gourmets frugaux” la description alléchante de la cuisine shanghaienne… De quoi mettre en appétit…

Bref, même si nous pouvons être déçus du dénouement de l’enquête, ce roman se révèle d’une grande richesse… et se lit avec intérêt et plaisir.

Éditeur : Liana Levi

Pays : Divers

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