Dr. Shah Rukh et Mr. Khan…

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La famille Ribault, un peu au cinéma de Bollywood, ce qu’est le jambon à la purée, en partance pour l’Inde, nous dit tout, en écriture à huit mains, sur la star plus connue que Jésus (ou Shiva) dans son pays d’origine et ailleurs.

Truand, gangster, schizophrène, fantôme, guerrier…Vous aurez sûrement reconnu le “Bad Shah” de Bollywood ?
Fils prodigue, papa poule, héros de l’Indian Air Force, Prince charmant de ces dames : oui, c’est encore lui !

Shah Rukh Khan aux multiples facettes, affectionne les rôles troubles ou doubles et entre avec souplesse dans la peau de ses personnages souvent ambigus. Les premières années, il partage l’affiche avec Juhi Chawla, qui le soutient dans son entrée à Bollywood. On retiendra Darr (Yash Chopra) qui raconte le drame d’amour d’un jeune schizophrène désespéré, ou encore Duplicate (Mahesh Batt) où Shah Rukh prête son visage à deux sosies que, par ailleurs, tout sépare. Il multiplie les films que l’on ne citera pas tous ici mais on ne peut échapper à Baazigar (A.A. Burmawalla) où le héros romantique masque une vengeance terrible, ni à Anjaam (R. Rawail) dont le thème est semblable et pour lequel il remporte le prix pour le meilleur rôle de méchant… A la même période, on découvre son charme irrésistible dans Pardes (S. Ghai) qui signifie l’Etranger, dans Dil To Pagal Hai (Yash Chopra), gentille comédie romantique ou encore dans Dil Se (Mani Ratnam) où il meurt de son amour… Dans Ashoka (S. Sivan), il est un empereur guerrier, évoluant dans un monde violent, aux côtés de Karina Kapoor et on se souvient de Mohabbatein (A. Chopra) où le bras de fer avec Amitabh Bachchan n’est pas sans évoquer la réalité…
Il porte les blockbusters avec Kajol : Dilwalein Dulhanya Le Jahenge (A. Chopra), Kuch Kuch Hota Hai (K. Johar), Kabhi Khushi Kabhie Gham (K. Johar).


En 2002, Sanjay Leela Bhansali et Cannes lui ouvrent les portes du monde avec Devdas. Ensuite, les succès se suivent. Si on ne peut pas dire de Shah Rukh qu’il soit un acteur engagé, on trouve souvent dans ses films, au-delà des couleurs et de la romance, des interrogations sur le contexte social ou politique et surtout sur la complexité des sentiments et des choix humains.
Dans Main Hoon Na (Farah Khan), l’interrogation porte sur le conflit indo-pakistanais et sur l’amour adultère. Sur la complexité du lien d’amour et de mariage dans Chalte Chalte (A. Mirza), dans Paheli (A. Palekar), encore un rôle double, ou dans Kal Ho Na Ho (N. Advani). Swades (A. Gowariker) pointe la culpabilité du NRI (Non Resident Indian) confronté à la souffrance de son pays d’origine. Et enfin, la belle histoire de Veer-Zaara (Yash Chopra], gros succès du festival cinémas & cultures d’Asie 2005, touche tous les amoureux, sur fond de partition. Plus récemment en 2006, Kabhi Alveeda Na Kehna (K. Johar) met en question de façon aiguë, la tradition dans la société indienne immigrée en Occident et a rencontré en Inde, mais aussi chez un grand nombre d’amateurs occidentaux de Bollywood, réticence et polémique douloureuse.

Si ce sont ces derniers films qui l’ont fait connaître en Europe et en Amérique du Nord, cette année, le public se laissera encore surprendre : Shah Rukh Khan est Don (F. Akhtar).
Mystérieux et cruel, séduisant et terrifiant. Il nous inquiète, nous fascine, nous capte et… nous sème.
“Don ko pakarna mushkil nahin, namumkin hai”
(Attraper Don n’est pas difficile, c’est impossible).
Insaisissable. Don est Shah Rukh Khan.

A Paris, en 2006, la rencontre est formidable : on accueille le Prince Devdas. Mais, au Grand Rex, c’est Don qui nous dit en français : ” Voulez-vous coucher avec moi ? “…

février 2007

Pays : Inde

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