LE DIEU SINGE volume 1 de Jean David MORVAN et Jian JI
Fils des éléments terrestres, un singe adulte, intelligent et fort naquit d’un rocher. Cette naissance fut remarqué par l’Empereur de Jade qui envoya 2 observateurs surveillés cet étrange être. Ce dernier, après avoir rejoint les autres singes et être devenu leur roi, se mit à craindre pour la fin de son existence. Un sage parmi ses proches lui suggéra de rencontrer un immortel pour qu’il lui apprenne ses techniques. C’est ainsi qu’au bout de 10 ans de voyage, il rencontra le vénérable Subhûti qui lui donna nom : « conscient de la vacuité », soit Sun Wukong.
Partie du plus célèbre roman fleuve chinois, Xiyouji ou Voyage vers l’Occident, Le Dieu Singe raconte l’histoire d’un des compagnons du moine Xuanzang qui accompli ce périple au 7ème siècle. Bien sûr Sun Wukong n’a jamais existé mais il est entré dans la légende en même temps que le récit du voyage de Xuanzang, qui fut teinté de fantastique au fil des siècles. La plupart des cultures de l’extrême orient ont été influencé par cette histoire, jusqu’à nous avec Dragonball d’Akira Toriyama dont le héros Son Goku est une copie de Sun Wukong. Dans le cas présent, le dessin fin et subtil ainsi que les magnifiques couleurs utilisées par Jian Yi font de cette bande dessinée une très belle œuvre, au rythme efficace.
AU BORD DE L’EAU volume 1 de Jean David MORVAN et Wang PENG
A la demande de l’Empereur Ren-Zong, le grand maréchal Hong Xin partit à la rencontre du Maitre Céleste du monastère de la Pureté-Supérieure. Ce faisant, il tomba sous l’influence de 108 démons autrefois enfermés par un Vénérable et les libéra. Leur influence commença à se faire sentir après que Goa Qiu, un bon à rien, réussit à devenir grand maréchal et put ainsi se venger la famille qui l’avait autrefois exilé.
Tiré de l’histoire vraie de Song Jiang et de ses hommes qui se rebellèrent contre l’autorité au 12èem siècle, « Au bord de l’eau » ou Shui-hu-zhuan est un autre exemple récit oral transcendé par les années et les anecdotes. Les 37 bandits sont finalement devenus 108 et sont d’origines tellement différentes que tous les lecteurs se retrouvent dans au moins l’un d’eux, ce qui fit l’énorme popularité de l’histoire. Ici Wang Peng utilise un trait très précis, presque photo-réaliste, pour donner une dimension réelle à cette bande dessinée un peu décousue (l’histoire en elle-même étant tellement vaste) mais fort bien menée.
LES CONTES DU BOUDOIR HANTE volume 1 de Yishan LI
Qing et Nie sont 2 superbes jeunes femmes mais aussi des fantômes. La 1ère s’est pendue après que son mari l’ait vendu pour payer ses dettes tandis que la 2ème a été tuée sans que personne ne trouve sa dépouille. Elles sont aujourd’hui au service d’une créature maléfique qui les oblige à lui rapporter des proies. Un jour elles croisent un beau jeune homme, Ning, qui troublera Nie au point qu’il affectera son existence…
Cette histoire fait partie du Liaozhai zhiyi, ou Contes étranges du studio du bavard, écrit par Pu Songling au 17ème siècle. Ce dernier retranscrit toutes les histoires qu’il entendait, ajoutant un zeste de surnaturel, jusqu’à obtenir un portrait réaliste de toutes les couches sociales et de la nature humaine. Il est considéré comme l’un des plus grands conteurs chinois. Yishan Li utilise un trait fin et léger, idéal pour cette histoire de fantôme, qui s’accommode d’une réalisation plus légère par rapport aux précédents titres de la collection.
Jean David Morvan, connu notamment pour Sillage, est le directeur de cette nouvelle collection de Delcourt, dont le but est de faire découvrir les grands textes du monde en bande dessinée. S’occupant du texte et parfois du scénario, Jean David Morvan laisse le dessin à d’autres artistes internationaux. Chacun dans son style, ils donnent vie à des histoires qui ont pour la plupart bercées leur enfance. Voici une partie de cette sélection, ayant pour origine la Chine.
Éditeur : Delcourt
Pays : France