Deux opus du cinéma indien réunis dans un coffret très soigné présenté par les Editions Carlotta! L’emblématique «Mother India» réalisé en 1957 et le représentant de la nouvelle génération du cinéma indien «La famille indienne» en 2004.
Deux films parmi une quantité considérable de créations (plus de 800 par an alors que la France produit en moyenne 200) de ce cinéma que l’on connaît encore très mal ici. Si celui qui regarde ces deux films n’a encore jamais connu d’expériences bollywoodiennes, il est à parier que la vision du coffret marquera le début d’une profonde affinité voire d’une passion entre lui et le cinéma indien. D’une part parce que ce sont deux films d’une extraordinaire qualité et d’autre part parce que le coffret regorge d’informations : plus de quatre heures de bonus pour mieux comprendre ce que l’on appelle le phénomène Bollywood (un documentaire de 52’) et pour retrouver la magie des voix perçantes et des chorégraphies colorées. Qui ne fredonne pas avec un large sourire les airs de ces chansons qui parlent d’amour, de détresse, de souffrance et de passion ?
Plus qu’un film émanant d’une génération portée par les idéaux socialiste et indépendantiste (le film de Mehboob Khan sort dix ans après la proclamation de l’indépendance de l’Inde), «Mother India» est le film étendard de l’Inde et de son peuple. Comment est-il possible de produire un film qui soit infiniment plus qu’une création artistique teintée de politique ? Jusqu’à présent, seuls les Indiens sont parvenus à allier les ingrédients qui composent cette œuvre inédite adulée par un pays entier. Elle raconte le combat de Radha (interprétée par la célèbre et belle Nargis) pour sa dignité et celle de ses enfants contre le vil usurier Sukhilala qui s’approprie les fruits de leur récolte sans état d’âme.
«La famille indienne» traite d’amour filial et de ses déchirures, servi par un casting prestigieux (six acteurs et actrices parmi les plus grands du pays). Le film dure trois heures et demi mais, à moins d’être très fatigué, inutile de le regarder en plusieurs fois : les chorégraphies et le format «feuilletonnesque» allègent incroyablement le tout.
Dans ces films, contrairement à ce qu’il se dit souvent au sujet du cinéma indien, on ne décèle pas en premier lieu de la mièvrerie ou du «kitsch» car l’ensemble est enveloppé dans la véracité des sentiments et des émotions. Après ces visions marathon et les bonus regroupant interviews, clips, documentaire, bandes annonces d’époque et ressorties, making-of et même karaoké, le voile est levé et le voyage sur les terres du cinéma indien peut aller encore plus loin.
Éditeur : Carlotta Films
Pays : Inde