Hong Kong, années 70, le jeune Tao Tigrou ne pense qu’à devenir un super héros. Il en porte déjà le masque de chat. Mais sa mère pense à un autre avenir pour lui et le somme de travailler à l’école sinon, il se fera rosser. Et c’est justement la remise des bulletins ! Il a fait des progrès puisqu’il est passé avant-dernier de sa classe. Malencontreusement, un homme embarqué le papier ! Et Tao Tigrou doit s’aventurer dans le quartier mal famé de Kowloon pour le récupérer.
C’est l’occasion pour Linus Liu d’embarquer le lecteur dans ce gigantesque bidonville où s’empilent les bâtiments toujours plus gigantesques. Catmask Boy suit son bulletin à la trace entre salle de jeux et fumerie d’opium en compagnie de gens tous plus louches les uns que les autres. Un tripot se nomme “Fortune” ! Et puis il rencontre un autre garçon masqué. Il vit de ce mauvais côté de la ville et lui en donne toutes les clés, même s’il ne va pas à l’école.
Un manga bien troussé sur un pitch très simple. Le dessin mi-réaliste mi- caricatural crée le lien entre les 2 enfants. Ils ont les mêmes valeurs. Les couleurs surannées donnent bien le ton de l’époque britannique de la ville. Les plongées créent une juste idée de sa verticalité vertigineuse. Tao Tigrou y vainc sa peur en montant “l’escalier du Paradis”. Il mène au trentième étage d’un bâtiment habituellement réservé à l’élimination des gêneurs de la Triade. Car on ne rigole pas avec la pègre dans ce quartier ! Les personnages sont aussi très dynamiques comme le veut le genre.
Le plus frappant reste la misère dans laquelle vivent les enfants de Kowloon, zone de non droit où les lois ne s’appliquent pas. L’amitié naissante entre les 2 justiciers en herbe sonne juste et est particulièrement touchante. Le Hongkongais Linus Liu est à suivre.
Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON
Catmask boy, scénario et dessin de Linus Liu , format 15X21 cm, 192 p., 17€, éd. La Boîte à Bulles. En librairie le 5 mars 2025.