Bad guy de Kim Ki-duk

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En embrassant littéralement son désir, né de la vision d’une étudiante au cœur d’un parc, le “bad guy”, un voyou au service d’un proxénète, s’en voit méprisé, maîtrisé par les autorités et craché au visage. S’en suit pour l’étudiante, sous prétexte d’un règlement de compte, une chute sociale, prostituée par celui qu’elle a humilié, un bourreau ajustant les niveaux sociaux qui aime bien et châtie bien. Kim Ki-duk abat lui les préjugés, dévoile l’humanité du monde des prostitués dans un voyeurisme sain par le regard du “bad guy” qui à travers un miroir sans tain observe les passes comme les espaces de solitude et de désespoir de cette femme qu’il aime. Et l’on ne voit plus qu’un “sad guy” auquel Kim Ki-duk accorde une plage de poésie bercée par la musique de Scalo.

Premier film de Kim Ki-duk à succès en Corée, les dernières minutes ont choqué à travers le globe nombre de ceux qui ne voient pas à travers les yeux des marginaux. Ne reste qu’à reprocher la forme encore un tantinet attachée à la tendance actuelle. Asian Star nous gâte de la présentation de Jean-Pierre Dionnet, une interface sensuelle, un nombre record d’interviews où l’on apprend notamment que Kim Ki-duk filme les répétitions pour capter l’incertitude des interprétations, comme il lui arrive de l’être. Il nous pose la question de la dernière image, un point rouge sur un fond noir, lequel choisissez-vous ? Et à l’inverse ? Une façon pour lui comme pour nous de nous positionner.

Éditeur : Pathé

Pays : Corée du Sud

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