Lovely Fridays volume 1 d’Arina Tanemura

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Pour son nouveau manga Arina Tanemura va se concentrer sur les sentiments d’une jeune lycéenne, du nom de Ai, sujet vu et revu, mais, objet si complexe, si proche de nous, que nous ne cesserons de nous passionner pour ce sentiment, l’amour.

La protagoniste se présente dès les premières pages du manga. On aurait pu être touché, si cette entrée en matière n’était pas aussi maladroite et explicative. Ce problème s’étend sur le reste du récit, l’auteure raconte trop par les dialogues et peu par le dessin. Et le manga, c’est avant tout du dessin, l’expression d’un geste, d’un trait, une image évocatrice.

Le dessin d’Arina Tanemura est très marqué par le style shôjo, de grands yeux, des visages tout en finesse, même les personnages masculin ont des traits efféminés. De plus, la mangaka utilise une diversité de trames incroyable, toute de fleurs, de dentelles et d’étoiles pétillantes, malheureusement, dans ce trop-plein de luminance on en vient à être écœuré, même une jeune fille en mal d’amour en ferait une indigestion.

En somme, Arina Tanemura ne vient pas révolutionner l’esthétique du shôjo, d’ailleurs elle utilise et réutilise toujours le même graphisme pour ses personnages. Si on compare le character design de Lovely Fridays avec ses premières créations, comme ION ou Kamikaze Kaitou Jeanne, on distingue une nette ressemblance, peut-être une manière de dire que depuis le début elle ne cesse de raconter qu’une seule et même histoire d’amour.

Elle parvient à nous émouvoir malgré tout, cependant,  pas là où elle le pense. Comme dans cette brève page souvenir, trois cases brisées dans le haut à droite, beaucoup d’espace au milieu, seuls quelques pétales de cerisiers volettent dans l’air immaculé, et Ai qui court, Nekota dans les bras. Une image onirique, quasiment vide, mais puissante.

On peut également citer une autre scène saisissante du manga, ce moment très fort arrive trop tôt et de manière trop brutal, mais la composition, le rythme des cases, instaurent une véritable charge émotive. Instant où Serizawa déclare son amour à Ai, sur deux doubles pages, faites de cases fragmentées, comme des éclats d’émotions qui s’éparpillent dans l’atmosphère. Enchaînement visuel intense, porteur d’une émotion forte, qui se clos net, sur un dessin d’Ai de face, figée, les cheveux dans le vent, le teint légèrement rougis, dans un espace vierge, à l’image de son cœur.

Finalement c’est loin de tous ces ornements kawaii, de dentelles, de fleurs et autres gourmandises qu’Arina Tanemura nous émeut, mais dans la simplicité, où toutes maladresses et traits grossiers laissent place à un véritable sentiment. La mangaka semble près de le comprendre, lorsque cela sera chose faite, ses œuvres gagneront en force.

Ce shôjo, comme beaucoup, à le défaut d’être bien trop mièvre et de rendre une image stéréotypée de la jeunesse, malgré tout, parfois, il parvient à nous transporter dans cette univers onirique fait de romance, dans le « love circuit » d’une jeune lycéenne, moment de la vie, où il est vrai, rien n’est plus important que l’amour.

Pour Ai ce sera un véritable défi, une épreuve qui lui permettra de mieux se comprendre, elle est persuadée d’être amoureuse de Serizawa, pourtant, lorsque Nekota lui déclare son amour elle n’est plus certaine de ses sentiments, elle chavire intérieurement, et petit à petit, elle comprend une chose, la complexité de l’amour, et son essence même, incompréhensible.

Lovely Fridays volume 1 d’Arina Tanemura (2013) Fiction/comédie/romance, Japon, Shueisha, mars 2016, 163 pages, livre broché 6.99 euros

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