Dans le domaine des boissons alcoolisées, au Japon, le saké bien sûr et la shoshu, comme en Corée, sont des incontournables. Personne ou presque ne songerait au whisky. Toutefois, comme pour les voitures ou les appareils photo, dès que les Japonais se concentrent sur un produit, ils le transcendent.
Leur premier contact avec cette boisson survint lors de l’arrivée du Commodore Perry dans la baie d’Edo en 1854. Avec ses canonnières, Il obligea l’empire du Soleil Levant à s’ouvrir au commerce international. Ensuite, grâce aux Britanniques, les Japonais se familiarisent bientôt avec les différents types de whisky. Toutefois, Ils restèrent dépendants des anglo-saxons, jusqu’au tournant du XXème siècle, pour s’approvisionner.
En 1918 Masataka Taketsuru part en Écosse pour étudier la chimie. Très vite, en parallèle, il se documente sur la fabrication du scotch local. Rentré chez lui, il fonde sa propre distillerie, la Dai Nippon Kaju. Ainsi, dès 1929, le premier whisky spécifiquement japonais est lancé sur le marché.
C’est ce que nous apprend Brian Ashcraft dans son livre, Whisky japonais, que vient de traduire Philippe Beaudoin pour Synchronique éditions. Plus qu’un récit historique, l’ouvrage est une mine d’informations qui présente tous les stades de l’élaboration du dit nectar. Mais aussi les différentes distilleries japonaises, les chais « made in Japan ». Les ingrédients aussi divers que l’orge et la tourbe japonaises sont grandement détaillés.
Plus encore, cet ouvrage est un guide complet pour choisir parmi 100 breuvages d’excellence. Une note circonstanciée ainsi que son niveau de rareté et sa fourchette de prix commente chacun.
De nombreuses affiches de différentes époques, photos de sites de fabrication et de créateurs agrémentent l’ouvrage. Son grand format, son dos tissu et sa couverture cartonnée en font un livre cossu. Il a reçu le grand prix « Spirit 2021 ».
Voilà de quoi satisfaire, non seulement la curiosité et l’engouement des néophytes mais aussi des amateurs éclairés. Il donne une bonne idée de la place que prend le whisky japonais dans le monde.
Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON
Whisky japonais, la voie de l’excellence, Brian Ashcraft, 19,4 X 25,8 cm, 224 p., 35€, éd. Synchronique. En librairie depuis septembre 2021.