La jeune Asuna est une brillante écolière vivant paisiblement et de manière plutôt solitaire depuis la mort de son père, et le travail accaparant de sa mère. Elle a pour habitude de se rendre dans un petit refuge qu’elle s’est aménagée dans la montagne environnante pour écouter une radio, cette dernière étant animée par un étrange cristal et diffusant une mélodie inconnue. Lors d’une de ses nombreuses escapades, elle tombe nez-à-nez avec une étrange et dangereuse créature. Sauvée par un jeune homme nommé Shun, ce dernier lui raconte qu’il vient d’un pays oublié nommé Agharta.
SHINKAI Makoto, déjà auréolé de très bonnes critiques pour ses précédents films « La tour au-delà des nuages » et « 5cm par seconde », nous revient pour un troisième long métrage Si le début du film nous conte la rencontre entre Shun et Asuna, la suite se transforme en périple dans le mystérieux monde d’Agharta.
SHINKAI s’inspire librement et ouvertement de l’univers d’un de ses plus reconnus confrères, MIYAZAKI Hayao. Copie pour certains, hommage pour d’autre, tous les détails des précédentes œuvres du maitre passe tout au long du film, des personnages jeunes, aux traits tout en rondeur, jusqu’au bestiaire et autres machineries propres à tout bon « MIYAZAKI ».
Au niveau réalisation, nous avons droit au plus beau film en matière d’images que SHINKAI ait réalisé à ce jour : les personnages qui se sont arrondis et simplifiés ont un côté plus enfantin et moins torturé que ceux qu’il avait pu représenter dans ses précédentes œuvres, et rend son film plus « grand public » ; quant aux décors très fouillés réalisés par ordinateur, ils n’ont rien à envier aux grands noms de l’animation, Ghibli en tête.
Connu pour son style de narration plutôt brisé, le jeune réalisateur nous propose cette fois-ci de suivre les aventures d’une héroïne féminine (tiens, comme MIYAZAKI?) dans les entrailles de la terre. Et si le « style SHINKAI » collait bien à l’histoire dans ses précédents films, il passe moins bien cette fois-ci ; du coup, le film parait soit trop court, soit trop long, c’est selon ! Trop court, car les personnages, leurs passés, leurs désirs, et leurs quêtes ont du mal à être bien représentées et compréhensibles, et les scènes s’enchainent sur un rythme discontinu, qui ne permet pas de bien cerner tous ces points. Trop long, car voulant justement mettre beaucoup de scènes dans son histoire, certaines ayant un côté « tranche de vie », elles s’enchainent tour à tour, sans combler les réponses, apportant plus de questions encore.
Mais plus troublant est ce personnage ambiguë du professeur Morisaki : si ces desseins sont rapidement suggérés et connus, les raisons qui le poussent sont moins évidentes, voire non fondées. Pire, les moyens dont il usera tout au long du film ont bien du mal à être acceptés, et ne sauraient être justifiés quel que soit le but qu’il souhaite atteindre.
Certes, le réalisateur tente de s’attaquer à un sujet difficile dès le début, mais il perd le fil tout au long du périple des personnages, à tel point que certaines scènes vers la fin du film ne tiennent pas la route, tant dans leur déroulement que dans leur sens.
Même si Voyage vers Agharta n’est pas le meilleur film de SHINKAI Makoto, il démontre tout de même que le réalisateur maitrise artistiquement son sujet de bout en bout, bercé une nouvelle fois par la magnifique bande-son que nous offre TENMON, et qu’il ne craint pas de choisir des thèmes difficiles. Des faiblesses qui seront sans nul doute gommées par la suite…
Éditeur : Kaze
Pays : Japon