Toujours content de nous faire découvrir du cinéma asiatique populaire et fédérateur, HK Vidéo sort sous l’appellation Trilogie Shogun, trois films complètement différents. Unis seulement par un pitch de base similaire : une guerre entre clans pour la succession au shogunat, et la présence, dans des rôles très différents, de Sonny Chiba.
C’est Kenji Fukasaku qui supervise le premier film de cette trilogie Shogun Samurai. Le traitement est à l’image de son immense filmographie. L’histoire traduit sans aucun manichéisme les tenants et aboutissants d’une guerre de clans totale. Les combats sont bruts, sanglants, la vision humaine totalement désenchantée et le discours social véritablement militant. Sonny Chiba montre ici une interprétation impériale, dure et ajoute au film un arrière-goût amer.
A 20 000 galaxies de Shogun Samurai, Shogun Ninja est lui un trip typiquement eighties dans toute sa ridicule splendeur. Visiblement très inspiré par les productions Shaw Brothers des années 70, le réalisateur use et abuse des câbles, des combats complètement hystériques et pimente le tout par une musique funky totalement improbable. Shogun Ninja fait donc office d’OVNI comme seules les années 80 savaient les produire et affiche une ringardise absolue qui en devient assez fascinante.
Le dernier du lot est Shogun Shadow qui nous conte la traque du jeune successeur au trône que son père, le shogun, souhaite voir mourir. Ce dernier opus est de loin le plus stimulant des trois. Doté d’un casting de gueules quatre étoiles, de cascades souvent hallucinantes, et d’un rythme effréné, le film offre en plus une poignée de duels que ne renierait pas Sergio Leone. Le réalisateur fait preuve d’une mise en scène d’une efficacité forgeant le respect et donne à cette petite perle un côté grand film populaire, généreux et profondément sympathique.
Éditeur :
Pays : Japon