Dans World Park il est possible de faire le tour du monde en une poignée de jours, de visiter les plus grands chefs-d’œuvre de l’architecture mondiale, de prendre un café en Italie puis de visiter la tour Eiffel, le tout sans sortir de Chine. C’est dans ce monde factice et réduit au tiers qu’évoluent les employés du parc, techniciens, commerciaux et danseuses, tantôt indiennes, tantôt chinoises. C’est aussi dans ce décor atypique mais hautement symbolique que Jia Zhang Ke met en scène un triangle amoureux en pleine confusion de sentiments.
Autour du trio se dévoile un monde, à l’image du parc, dans lequel sont concentrées toutes les malversations, les transactions, les tensions du monde. Le film se construit comme une immense métaphore sur le rôle de la Chine sur l’échiquier mondial, sur sa position paradoxale d’ouverture extérieure et de rigueur interne. L’utilisation du dessin animé pour sublimer les sentiments des protagonistes permet de renforcer le caractère factice du décor, des personnages et finalement du film. Jia Zhang Ke tente avec une finesse rare de comprendre et d’accepter un monde de paradoxes, de déceptions et de sentiments contradictoires, tout comme les visiteurs acceptent la réalité ouvertement factice du World Park.
Éditeur : MK2
Pays : Chine