Simon se retrouve en mauvaise posture, accusé de ne pas faire correctement son travail de surveillance d’Ainsworth. Avec l’aide de celui-ci et de l’étrange assistante du prêtre, Gabriella, il arrive cependant à s’en sortir. Son visiteur neutralisé, Simon raconte alors à Elias son passé et lui parle de la superstition qu’il le poursuit. Pendant ce temps, Chise, à la faveur du brouillard, se voit inviter avec Ruth par Rahab sur son île intemporelle. L’ancien maitre de Lindel souhaite en savoir plus sur la situation d’Elias, comme elle s’est occupée de lui pendant un bon moment. Elle raconte à la jeune fille plusieurs anecdotes, dont celle qui pourrait expliquer pourquoi elle serait « l’épouse » d’Elias, d’après ses propres mots. De son côté, Stella, qui accompagnait Chise lors de leur entrée dans le brouillard, se fait aborder elle par Œil de Cendres…
Ce tome de The Ancient Magus Bride est principalement tourné vers les révélations de certains personnages. Simon, Elias et Ivy voient ainsi leur histoire (tout du moins une partie) dévoilée. Plus ou moins singulière, chacune aborde un aspect liée au surnaturel. Superstition et malédiction, comprendre ce que l’on ne connait pas, les métissages, qui sont une partie des peurs qui touchent toutes les créatures, comme les humains normaux. Et cela peut provoquer des situations comme celle de Chise et Ivy, ce dernier se méprenant sur la « nature » de la jeune fille à cause des impressions physiques qu’il a sur elle. Néanmoins la peur de l’autre, de ce que l’on ne comprend pas, reste toujours difficile à surmonter, surtout lorsque l’on a de plus ou moins bonnes raisons.
Les débuts de Chise au Collège nous permettent d’en savoir plus son fonctionnement, les cours ainsi que sa manière « d’intégrer » ses élèves au monde « normal ». Et après quelques anecdotes assez étranges sur l’Eglise (avec Simon), nous apprenons l’existence et les caractéristiques des Sept Boucliers, l’alliance de familles de magiciens à l’origine du Collège. Ces dernières semblent d’ailleurs cacher beaucoup de secrets. D’une manière générale dans ce tome, notre héroïne est plutôt une spectatrice : les personnes qu’elle rencontre se confient à elle et elle découvre complètement le monde des magiciens avec le Collège. De même, son statut à part dans ce dernier lui fait avoir des réactions parfois totalement en décalage des autres élèves. Si beaucoup de choses se rapportent à elle, comme le collier d’Elias, les raccourcis, le « pacte » entre Stella et Œil de Cendres, elle n’a pas d’influence sur leur développement, à part l’incident avec Ivy. Devant s’intégrer à un nouvel environnement, elle est beaucoup plus « passive », ce qui énervera d’ailleurs sa camarade de chambre, Lucy, qui la trouve trop polie.
Très dense en révélations et anecdotes, ce tome est centré sur l’entourage de Chise, ancien et nouveau. Le monde plus jeune et dynamique du Collège, avec tous les étudiants et leurs histoires, est différent de la vie de sorcière qu’elle menait jusqu’alors. Les différents tons se mélangent néanmoins très bien, ce qui nous permet sans peine d’intégrer les multiples informations auxquelles nous sommes confrontées. Dense et dynamique, ce tome reste parfaitement dans le ton d’une série dont l’univers n’a de cesse de s’enrichir. L’auteur n’a décidément pas finir de nous étonner et de nous émerveiller, tandis que son dessin reste toujours une merveille pour les yeux.
Fabrice Docher
THE ANCIENT MAGUS BRIDE (MAHOUTSUKAI NO YOME) volume 11 de Kore YAMAZAKI (2019)
Fantastique / fantasy / tranches de vie / drame, Japon, Komikku éditions, juillet 2020, 178 pages, livre broché, 7.99 euros