A la fin du XIXe siècle, le jeune Sugata Sanshiro souhaite apprendre le jujutsu. Très vite il abandonne cette voie pour suivre celle d’un nouvel art martial dérivé du jujutsu : le judo, dont le créateur est ici incarné par Toshiro Mifune. Mais les pratiquants du jujutsu ne reconnaissent pas cette nouvelle école et la lutte pour la suprématie de l’art martial japonais débute…
Remake du premier film d’Akira Kurosawa (qui participe d’ailleurs à la production, au scénario et au montage de cette nouvelle version) ce Sugata Sanshiro possède deux facettes dissemblables et imbriquées l’une dans l’autre. La première, plutôt classique, est assez proche de l’esprit du film original et représente la plus grande majorité du film. Alors que la seconde, beaucoup plus iconoclaste, survient brusquement avant de disparaître aussitôt. Comme cette musique aux sonorités de western, ou cette incrustation d’un regard surgissant en fanfare en arrière-plan. Le scénario semble bâti sur cette même dualité. La première partie suit parfaitement la trame de l’original, mais alors que le premier s’arrêtait après l’ultime confrontation entre le judo et le jujutsu, celui-ci continue par une seconde partie beaucoup moins “sage”, avec notamment deux super-vilains assez stéréotypés faisant taches dans l’univers classique et sérieux construit jusqu’ici mais posant les bases de nouveaux films à venir. Le film est donc une réussite dont on regrette seulement que le réalisateur ne soit pas un peu sorti de l’ombre de l’Empereur. Bonus : références et influences, analyse des scènes de combat, interview de Yuzo Kayama, interview de Wang Yu (acteur-réalisateur hongkongais), l’histoire de la découverte du film, la bande-annonce.
Éditeur : Cheyenne Films
Pays : Divers