Somali est entrainée par son nouvel ami Kikila dans les souterrains pour trouver une fleur de la pleine lune. Celle-ci permettrait à la petite fille de voir son vœu de rester pour toujours avec son père exaucé. Nos 2 jeunes explorateurs seront cependant aidés par un gardien, Muslika, pour arriver à leur fin. Ce qui n’empêchera pas les parents de Kikila et le golem d’être très inquiets : ce dernier aura ainsi des mots durs envers Somali. En pleurs, elle se réfugie dans sa chambre et il faudra les explications de Muslika pour que le golem daigne lui pardonner. Cependant Somali tombe malade à cause du choc et de l’épuisement, ce qui fera à son « père » se poser des questions sur ses responsabilités. Après qu’elle soit rétablie et quelques jours de travail, ils peuvent finalement acheter de quoi traverser le désert. Une nouvelle aventure commence pour notre famille insolite…
Entre les souterrains et le désert, Yako Gureishi nous refait découvrir d’étranges lieux. L’auteur en profite pour présenter de nouvelles espèces toujours plus originales, dans des environnements insolites avec une flore du même acabit. Avec tout cela, les habitants de la région ont dû s’adapter, en développant des techniques inattendues. En plus d’être ingénieux, ils sont aussi loin de ce que leur apparence pourrait laisser penser. C’est le cas du gardien Muslika, qui tient vaguement du loup : son regard dur et la manière dont il regardait Somali à la fin du tome précédent pouvait augurer du pire ; en fait il la surveillait juste car elle était avec Kikila et il sait que celui-ci a l’habitude de braver les interdits malgré le danger. En fait, dans le peu que nous voyons, tout n’est qu’harmonie et simplicité. Quelles que soient leurs caractéristiques, tous les « monstres » cohabitent sans problème. Le golem et Somali, dans l’absolu très différents d’eux, n’ont ainsi aucun problème à s’intégrer ; le message de tolérance de ce manga est donc toujours bien présent. Ce qui nous permet de nous émerveiller à chaque page comme Somali, face à une nature parfois assez bizarre et pourtant très belle. Si la petite fille reste égale à elle-même, bien que sa peur d’être abandonnée par son « père » est présente, le golem voit sa mentalité évoluée. Sa « mission » le pousse à être protecteur, à s’inquiéter pour Somali ; il commence néanmoins aussi à ressentir de la tristesse, de la gêne ainsi que l’envie de faire plaisir à sa protégée, en sortant du cadre rationnel qu’il affectionne. Des sentiments s’éveilleraient vraiment en lui ou étaient-ils juste bien enfouis sous sa carapace ? L’arrivée d’Ouzoï et Hytra, qui leur proposeront de les accompagner, va bouleverser le voyage de Somali et du golem ; ils ont en effet des secrets très importants qui risquent de bien affecter ces derniers. Comment ces nouveaux problèmes vont-ils se régler ? Déjà intéressant, ce manga gagne en profondeur au fur et à mesure de l’évolution de la relation de notre duo et de leurs diverses rencontres. Ses qualités étant indéniables, il est à découvrir au plus vite pour tous les amateurs de fantasy qui sort des sentiers battus.
Fabrice Docher
SOMALI ET L’ESPRIT DE LA FORET (SOMALI TO MORI NO KAMISAMA) volume 3 de Yako GUREISHI (2015)
Fantasy / voyage / tranches de vie, Japon, Komikku éditions, octobre 2017, 168 pages, livre broché 7.90 euros