RUDOLF TURKEY volume 1

Chroniques tous | défaut | mangas

Dans la ville de Gond Land, seule règne la loi de l’argent. Au milieu des casinos, cabarets, tripots et autres lieux de débauches, la justice et l’égalité n’ont aucune chance face à la cupidité, l’égoïsme et la violence. Rudolf Turkey, adjoint au maire et membre d’une famille influente de la ville, est le parfait exemple de ces individus peu recommandables dont la richesse n’a d’égale que le cynisme et l’avidité. Et ce ne sont pas les multiples tentatives de ses deux assistants pour changer son comportement qui aboutiront tant il connait les rouages de Gond Land. Il n’y a bien que mademoiselle Cornu, qu’il tente vainement de séduire, qui arrive à attendrir sa carapace. Dans cette ville où tout est possible, le danger n’est jamais loin de ceux qui attirent la convoitise ainsi que les inimitiés et Rudolf Turkey est de ceux-là.

Dans cette copie conforme d’un Las Vegas sans foi ni loi, notre antihéros est parfaitement à sa place. Cynique, vaniteux, égoïste, sadique, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire les mauvais côtés d’un homme qui agit uniquement, même si on a parfois l’impression qu’il aide les autres, dans son unique intérêt. Ses 2 assistants sont même un trop décalés face à lui, avec leur gentillesse et leur naïveté. Mais il ne faut pas se fier aux apparences avec eux : le doux Aigue-Marine (c’est quoi ce prénom ?) devient hystérique une arme à la main et la frêle Momoko cache en fait une force phénoménale. Un peu clichés, ils complètent à merveille leur patron dont les frasques et le comportement sont à la hauteur de sa réputation de Bad Boy. Ce n’est pas un truand, il n’attaque pas directement ses adversaires mais il n’est clairement pas du côté des gentils, même s’il se permet de temps en temps des remarques pleines de bon sens. On suit donc un homme puissant et riche, à la morale douteuse mais en adéquation avec le monde dans lequel il vit. Dans la lignée de toutes les histoires ou séries récentes mettant en scène des personnages plus sombres, ce manga se distingue par sa mise en scène débridée et un peu surréaliste, son personnage principal entier et sans détour, son dessin agréable et bien ancré dans ce qu’il veut décrire. Mais pour le moment, les aventures de Rudolf Turkey, bien que divertissantes, ne sont pas très fouillées ; cependant elles semblent faire office de longue introduction au volume 2, la fin du 1er tome faisant monter la pression d’un cran. On attend donc de voir s’il concrétisera et déploiera son potentiel, ce qu’on lui souhaite.

Éditeur : Komikku Editions

Pays : Japon

Évènements à venir