RESSENTIMENT (SHINSIBAN) volume 1 de Kengo HANAZAWA

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Moche, gras, dégarni, puceau et célibataire : à 30 ans, Takuro ne peut que faire un triste bilan de sa situation. Et ce n’est pas son travail minable dans une imprimerie qui pourrait lui remonter le moral, lui qui aussi incapable de parler normalement à une fille. Alors lorsqu’il voit son ami Daisaku entouré d’un harem virtuel, avec des filles folles de lui, il décide de sauter le pas et d’abandonner le réel. Dépensant toutes ses réserves, il investit dans le matériel adéquat et part à la recherche de la fille de ses rêves. Face à un choix immense, il finit par se rabattre sur une boite de jeu perdue sous une étagère. De retour chez lui, après avoir tout installé, il découvre son univers à lui et surtout Tsukiko, la fille qu’il a « acheté ». Mais alors tout part de travers : elle ne l’aime pas, le repousse et même le blesse ! Que se passe-t-il donc ?

Bien avant les zombis dans I am a hero, Kengo Hanazawa a exploré le monde des réalités virtuelles avec Ressentiment. En avance sur son temps par rapport à l’état de cette technologie à l’époque, il a pensé à un jeu massivement multi-joueurs où tout un chacun pourrait réaliser ses fantasmes, notamment sentimentaux. Et pour le mettre en scène, quoi de mieux que des losers dont le physique déjà ingrat est amplifié par une tête plus grande que la normale (il est d’ailleurs amusant de constater que les personnages du jeu ont un physique normal, contrairement au réel). De plus leurs manières sont assez « crades », surtout qu’ils « aiment » visiblement vivre dans la saleté. Comme l’auteur en rajoute sur les détails qui gênent et qu’être dans Unreal (le jeu en question) demande en permanence de gesticuler dans tous les sens, la plupart des personnages ne donnent vraiment pas envie et on a du mal parfois à suivre leurs « aventures ». La vraie force de l’histoire tient dans la description précise de l’univers d’Unreal, de ses mécanismes, de ses règles, de sa création (même si on se sait pas encore tout) ainsi que dans l’évolution de Takuro. Même s’il a encore beaucoup de chemin à faire, on suit ses efforts, son état d’esprit alors qu’il tente de changer. Perdu dans le virtuel, largué dans la réalité, il cherche un équilibre dans sa vie, alors que tout part à la dérive, même lui. Les lecteurs qui dépasseront le design assez moche des personnages et leurs frasques découvriront une histoire profonde et aboutie. Loin des stéréotypes, elle parle des dangers du virtuel, de la solitude et du besoin de vivre pleinement sa vie. De plus elle est pleine de rebondissements et nous tient en haleine de bout en bout avec tous les secrets révélés au fur et à mesure. Que demander de plus ?

Éditeur : Ki-oon Seinen

Pays : Japon

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