Un jour, dans la rue, Rin va pour proposer ses services à une jeune femme harcelée par son petit ami lorsque Kurage qui l’accompagnait intervient de lui-même. Avec une allumette, il redevient humain et s’interpose, en prenant une raclée au passage. Mais il est heureux car il s’agit d’une camarade de classe qu’il admirait au collège. Suite à leur rencontre, la jeune femme décide d’organiser une réunion d’anciens élèves et tous ensemble, ils passent un bon moment. Après la fête, Kurage l’accompagne et là elle brule une étrange carte. Apparait alors un petit garçon ressemblant à Rin qui lui propose d’effacer un souvenir, quel qu’il soit. La jeune femme souhaite en effet oublier son passé, trop brillant par rapport à la situation beaucoup plus misérable qu’elle vit aujourd’hui…
Ce manga poursuit tranquillement sa route en confrontant de nouvelles personnes à leur souhait, à leur chimère et finalement à la réalité de leur désir, souvent bien loin de ce qu’ils imaginaient. Le lieu et l’époque des histoires qu’ils présentent en profitent pour nous perturber encore plus sur la vraie nature de notre vendeuse d’allumettes. Cependant, il introduit aussi une nouvelle personne affiliée à Rin en la personne de One, qui a l’apparence d’un petit garçon. Avec sa secrétaire, ils proposent, au Festival de l’Oubli, de faire disparaitre le souvenir de son choix et tout ce qui en découle. Par contre, est-ce un contrecoup de son « commerce » mais One a la mémoire très courte et oublie régulièrement à peu près tout, à part qu’il en veut à Rin (même s’il lui arrive de ne pas se souvenir de son nom). Pour le moment nous ne savons pas trop comment il va intervenir mais d’après ce qu’il dit de manière plus dure envers notre héroïne que Chim. En fin de volume, nous découvrons aussi la première version du manga, datant de 2007. La trame était la même, même si la conclusion est encore plus expéditive. Ensuite, sur 20 pages, Sanami Suzuki va à fond dans le style déstructuré et exubérant qu’il utilise sur certaines planches pour mettre en scène Rin et un client. Le résultat est impressionnant, prouvant la maitrise scénaristique et graphique de l’auteur. Décidément très riche, ce manga n’a décidément pas fini de nous surprendre. C’est un titre à découvrir au plus vite.
Fabrice Docher
LA PETITE FILLE AUX ALLUMETTES (THE LITTLE MATCH GIRL) volume 4 de Sanami SUZUKI (2016)
Fantastique / comédie / drame, Japon, Komikku éditions, juin 2017, 196 pages, livre broché 7.90 euros