OVNI en vue. Avec Perhaps Love, oubliez les catégories ! Comédie musicale, film introspectif, imbroglio amoureux et bien plus encore, ce long métrage étonne par le melting-pot qu’il représente. Si l’influence “Moulin Rouge” est palpable l’histoire ne se perd pas dans une copie de “musical” à l’américaine.
C’est d’abord l’histoire de Lin (Takeshi Kaneshiro), jeune étudiant rêvant de devenir réalisateur et de Sun Na (Zhou Xun) qui malgré un quotidien difficile nourrit l’espoir d’être un jour grande actrice. Telle une seconde couche de vernis, on découvre que le temps de la narration est celui de la consécration de Sun Na dans le monde du cinéma. Lin, son ancien compagnon de galère, est devenu l’un des acteurs les plus appréciés de sa génération. Le réalisateur qui les réunit dans un film, Nie Wen (Jacky Cheung), entretient une relation avec Sun Na et le spectateur comprend qu’il s’agit d’un jeu amoureux triangulaire. Lin n’a jamais oublié son histoire avec Sun Na mais cette dernière renie son passé et vise un avenir radieux dans le cinéma, quoiqu’il lui en coûte. Ira-t-elle jusqu’à rayer totalement Lin de sa vie pour atteindre cet objectif ? La question sous-tend le film durant une bonne heure. De multiples flashbacks ponctuant le cours de l’histoire.
Peter Chan nous offre un voyage coloré mais jamais bariolé dans un monde impitoyable. Hong Kong et Hollywood sont évoqués par les acteurs, tant dans leurs désirs professionnels que dans leurs idéaux. Perhaps Love, sous ses airs de comédie guillerette, pointe subtilement les sacrifices auxquels cèdent les prétendants à l’entrée d’un milieu apparemment pailleté mais cruel.
La construction du scénario est parfois chaotique. Les flashbacks croisés avec les passages musicaux peuvent en désarçonner plus d’un, mais le jeu en vaut la chandelle. Perhaps Love a bien mérité les 14 récompenses glanées lors de plusieurs festivals de Hong Kong à Taipei.
Éditeur : Wild side Video
Pays : Hong-Kong