Paradis / Des courges par milliers de Abe Shin’ichi / Yuzuki Kazu

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A leur tour, les éditions Picquier, spécialisées dans la littérature asiatique, se lancent dans le manga et le font de belle manière : papier de qualité, impression nette, couverture calque transparent mais surtout des auteurs reconnus au Japon pour leurs œuvres, même s’ils s’adressent à un public bien différent de la production que nous connaissons, nous français, actuellement.

Commençons par Paradis de Shin’ichi Abe. Recueil de sept histoires indépendantes écrites entre 1971 et 1973, elles ont pour décor le bassin minier de Chikuhô, dans les îles Kyûshu, d’où est originaire l’auteur. A part la fin de la quatrième partie, tout le manga est ancré dans la réalité mais quelle réalité ! Car contrairement à ce que laisserait penser le titre, les tranches de vie prises au hasard par Abe sont tout, sauf idylliques : existence morne, amour éteint, rancœur, oubli de soi et des autres … La noirceur des mines de la région semble tout recouvrir et les personnages ne sont pas épargnés. L’espoir, ténu, est néanmoins là mais il faut le trouver et le cultiver. Laissant clairement de côté les rêveurs, ce manga adulte est destiné à tous ceux qui veulent réfléchir sur leur vie.
Poursuivons par Des Courges par Milliers (Mizumachi) de Kazu Yuzuki (2003). Le registre est ici tout à fait différent car le thème principal est la saison tropicale, entre chaleur étouffante et averse soudaine. A travers les yeux d’un garçon d’une douzaine d’années différent à chaque histoire, nous suivons les “aventures” des habitants d’un village comme les autres dans l’atmosphère moite qui caractérise la mousson. Celle-ci dévoile tout, excite les sens et déchaîne les passions. Avec un univers un brin rétro bien loin du high-tech d’une capitale, ce manga à la fois réaliste et poétique est plein de fraîcheur et d’humour. Un divertissement recommandé pour tous les âges.

Éditeur : Picquier Manga

Pays : Japon

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