Récemment, Takashi Miike s’est assagi. Après son Zebraman inégal, mais avant son Yokai Daisenso (autre film pour enfants plus réussi), Miike a aussi réalisé son “Ring” réglementaire, comme des dizaines d’autres réalisateurs asiatiques depuis la sortie du film de Nakata.
Et il le fit bien. Que les amateurs du cinéaste déjanté soient prévenus : La Mort en ligne est un film sobre (pour du Miike), sans énorme surprise par rapport au genre abordé, mais néanmoins réussi.
Reprenant le thème de la malédiction virale, La Mort en ligne met en scène un réseau de téléphones portables maudits : vous recevez un appel sur votre téléphone, et constatez que la présentation du numéro vous désigne vous-même comme l’interlocuteur ! De plus, cet appel provient du futur (proche), au moment de votre mort annoncée…
Le traitement de la malédiction chez Miike est frontal : les fantômes n’ont rien des ombres oppressantes de Kiyoshi Kurosawa ou Takashi Shimizu, ils sont là pour tuer, et ne font pas de mystère. L’une des séquences les plus cruelles et cyniques montre d’ailleurs une jeune fille attendant l’heure de sa mort sur un plateau de télévision, où le public et les journalistes avides de sensations fortes attendent son exécution.
Si Miike mise sur l’efficacité et le classicisme, le fond n’est pas oublié et le scénario de La Mort en ligne repose sur un moteur psychologique proche de celui des films de Nakata, et c’est bien le spectre d’une enfance maltraitée qui poursuit de sa vengeance aveugle les personnages du film.
Un film de fantômes stylisé et rythmé donc, sans grande originalité, mais exemplaire dans un genre de plus en plus galvaudé.
Éditeur : HK Video
Pays : Japon