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Interview de Lu Yitong, réalisateur (très) indépendant et pas (du tout) perdu de Lost in Wu Song

Chroniques tous | défaut | interview

Réalisateur d’un premier film indépendant autoproduit : “Lost in Wu Song” présenté au dernier Festival Cinémas & Cultures d’Asie de Lyon, LU Yitong évoque ses influences, sa manière de voir le cinéma et ses projets. Touche-à-tout enthousiaste, d’une bonne humeur permanente et très généreux de sa personne, il insiste pour nous parler en français.
Fan avoué des bonnes comédies franchouillardes, son premier film transcende pourtant allégrement ses modèles (cités en-dehors de l’interview) pour se rapprocher de l’humour intelligent et discret d’un “Ca tourne à Manhattan”. Un film à découvrir – si seulement distributeurs et festivals daignaient accorder quelque attention à cet excellent film.

Et un film comme “Blind Shaft” ?

C’est le parfait exemple d’un film entièrement dédié à un marché occidental. Ce n’est bien évidemment pas un film “correct” envers le pouvoir chinois. “Blind Shaft” est un film, qui mélange le cinéma indépendant chinois aux formules hollywoodiennes. Attention je ne dis pas que c’est un mauvais film au contraire, mais j’ai l’impression que tous les films indépendants chinois sont très lents et très noirs, … et sans surprise !!! …
Depuis le premier film chinois sélectionné dans un festival occidental, tous les réalisateurs essaient de suivre la même voie. Prends pour exemple le Festival des Trois Continents de Nantes. Je leur ai envoyé mon film et ils m’ont répondu qu’ils n’en voulaient pas, sous prétexte que ce n’était pas un film indépendant et d’auteur à leur sens ; alors qu’à l’inverse, un critique au festival de Montréal m’a félicité pour avoir réalisé un vrai film d’auteur… Je trouve que les actuels films chinois dits “d’auteur” sont terriblement formatés et j’ai franchement envie de sortir de ces sentiers battus.
Quand je suis arrivé en France, j’aimais aller dans les salles Art et Essai, car on y trouvait un cinéma diversifié. « Pulp Fiction » de Tarantino, les premiers films des Frères Coen… Je n’aimerais pas que mes films soient exclusivement réservés à une élite ou au seul circuit fermé des festivals. C’est pour cela, que j’aime bien l’humour noir et faire rire les gens.

Vous aimeriez être à l’origine d’une “septième génération” chinoise ou être un réalisateur véritablement à part ?

Les deux et aucun des deux ! Je n’aimerais pas être un réalisateur véritablement à part, comme je n’aimerais pas être qu’un réalisateur pour le seul public chinois ; d’autant plus, que les spectateurs chinois sont extrêmement difficiles. “Sunflower” le nouveau film du cinéaste chinois ZHANG Yang (“Shower”) est pas mal du tout. Le film a tenu UN jour à l’affiche… Ce n’est pas bon pour le cinéma chinois. Peut-être que quelques intellectuels regarderont ce genre de films, mais ils le feront tranquillement chez eux, à leur domicile ; pendant que le public, lui, n’ira jamais voir ce genre de films.
J’aimerais bien changer un peu cet état des choses ; sinon le cinéma chinois ne servira plus qu’aux festivals occidentaux.

Dans ces conditions particulières, comment avez-vous réussi à monter le projet de “Lost in Wu Song” ?

C’est une autoproduction, financée grâce à l’argent des amis et de ma famille. 100 % indépendant. En revanche, il est très difficile de pouvoir le distribuer en salles.

A quel point les conditions de tournage que l’on voit dans le film ressemblent aux véritables conditions de tournage d’un film en Chine ?

La majeure partie est pure fiction. Enfin, c’est “une réalité, mais ailleurs”. Cela ressemble aux histoires d’enfants, qui racontent une chose, mais se l’approprient (et l’embellissent) à leur manière. Comme je le disais précédemment, en Chine, nous mettons beaucoup d’importance à une certaine réalité des choses, il faut raconter exactement comment cela se passe, comme tout le monde se le représente. Moi, j’aimerais m’écarter de ce cheminement de pensée. J’ai eu la chance de voir d’autres réalités et de pouvoir comparer différentes mentalités en ayant vécu à New York et à Paris. Parce que “la vie est ailleurs” et parce que je suis un chinois. C’est pour cette raison que je ne souhaite pas imiter le genre de films des réalisateurs de la sixième génération.

Vous faites preuve de beaucoup d’ambition ; suite à l’expérience de ce premier film autoproduit, vous pensez un jour atteindre vos objectifs personnels ?

L’expérience de mon premier film m’a amené dans la bonne direction. Je pense en tout cas disposer d’un style nouveau au sein de la cinématographie chinoise actuelle.
Quand j’ai commencé à travailler sur le film il y a cinq ans, les producteurs et les techniciens que j’allais voir étaient très emballés par mon projet, en me disant que c’était quelque chose de nouveau ; mais ils hésitaient à s’impliquer davantage.
J’ai même été contacté par une filiale de la Columbia à Pékin ; ils m’ont dit qu’ils aimaient beaucoup mon scénario, mais que si le projet se faisait, ils confieraient la réalisation à Stephen Chow !!! (“Shaolin Soccer”, “Crazy Kung Fu”). J’ai dit : banco ! mais je n’ai plus eu de nouvelles de leur part pendant quatre mois. Je me suis résigné et j’ai commencé la préproduction de mon côté, en trouvant le financement et en recrutant les techniciens. Plus tard, j’ai été surpris de retrouver certaines de mes scènes écrites dans “Shaolin Soccer” ; mais cela est une autre histoire !! Malgré tout, j’aime bien son film !

De quoi est fait votre avenir proche ?

Je suis en train de plancher sur un nouveau projet, avec une forte dose d’humour noir. L’histoire s’attachera à dépeindre un chef des triades et une histoire très drôle concernant des tatouages. J’ai également deux ou trois autres projets en vue.
Mais tout d’abord, il me faut trouver un distributeur pour “Lost in Wu Song”. Mes amis et ma famille m’ont prêté beaucoup d’argent pour assurer la réalisation du film, donc j’ai énormément de pression pour en faire un succès. Ce qui ne m’empêche pas de passer beaucoup de temps sur l’écriture de mon prochain long métrage.
Et puis, je suis impliqué dans le projet d’un film à segments. Nous sommes sept cinéastes à réaliser chacun un court métrage de dix minutes consacré à une des couleurs de l’arc-en-ciel. Au cours d’un dîner, nous avons tiré au sort, j’ai eu le “vert”. Pas évident de trouver un sujet à partir d’une simple couleur…

Propos recueillis en novembre 2005 durant le Festival Cinémas & Cultures d’Asie de Lyon.
Photos de Sylvain Garassus.

Pays : Chine

Bastian Meiresonne

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