Le moine bouddhiste Shinkai a du mal à se tenir aux préceptes même de sa philosophie. Il ne peut s’empêcher de boire, d’aimer les jeunes vierges et de s’adonner aux jeux de hasard. Ses pas mal assurés vont le précipiter dans de drôles d’aventures pour tenter de sauver une jeune prostituée et son ami des griffes de hauts dignitaires corrompus.
L’habit ne fait pas le moine. Avec la sortie de ce “Moine sacrilège”, HK Vidéo réussit un véritable tour de force : sortir une œuvre réputée Introuvable jusque dans son pays d’origine. De quoi faire pâlir les plus exigeants collectionneurs du cinéma nippon, qui auraient donné très cher pour mettre la main sur ce film réputé culte.
Conçu comme véhicule pour la star montante Tomisaburo Wakayama (future vedette de la série des “Baby Cart” et demi-frère du mythique interprète des “Zatoichi”, Shintaro Katsu), la série devait donner le départ à une longue série ; elle n’ira jamais au-delà d’un cinquième épisode.
La faute revient incontestablement à son côté “exploitation” et à un flagrant manque d’originalité. Personnage trop uni-dimensionnel, le moine n’évoluera que peu au cours des épisodes. Tout – ou presque – concernant le personnage est dit dès ce premier film. Fidèle à l’esprit rebelle et indépendant de la fin des années 60, le moine enfreint tous les codes de son métier pour s’adonner au péché sous toutes ses formes. Bien évidemment, il garde un bon fond pour permettre au spectateur de s’identifier à l’apparemment crapuleux personnage. Les cinq épisodes vont toujours renouveler une même structure narrative : pendant ses soirées de beuveries, jeux de hasard et parties de jambes en l’air, le moine se retrouve – malgré lui – impliqué à quelque louche affaire durant laquelle il devra voler au secours de gens opprimés. En fin de film, il devra affronter son ennemi juré, le prêtre Ryotatsu.
D’une désuète provocation, le moine sacrilège est suffisamment attachant pour tromper l’ennui d’une intrigue somme toute classique. Posant les bases pour la parfaite compréhension du personnage principal, les futurs épisodes seront pourtant d’un meilleur intérêt.
Éditeur : HK Video
Pays : Japon