Mikochi et Hakumei, accompagnées de Konju, participent à une expérience inédite de Sen. Grâce au son du tambour de Konju, elles partent explorer le fond de la rivière avec un bathyscaphe mu par un des squelettes de Sen. Si l’expérience commence tranquillement, malgré les tensions entre Konju et Sen, un problème technique leur imposera de faire la paix. Pendant ce temps, Sardine vient en aide à la coiffeuse Jada dont la maison s’est renversée lors de la dernière tempête. Avec des matériaux récupérés, il arrive à installer l’œuf-salon de coiffure sur un lieu plus stable. Plus tard Mikochi et Hakumei participent à une fête et se voient obligées de remplacer au pied levé un cuisinier sur un stand. Elles ne s’attendaient cependant pas à avoir autant de travail. Découverte aussi pour Hakumei lorsque la grande sœur de Mikochi débarque à l’improviste chez elles. Son caractère assez étonnant poussera nos 2 amies à se questionner sur la vraie raison de sa venue. Enfin pour rejoindre un lieu de pêche assez éloigné, elles empruntent un train de nuit, un moyen de transport assez pittoresque.
Si on en reste à la simple description du contenu du manga, cela reste assez banal, voir ennuyeux. Tout le charme vient justement de cet univers assez féérique, où coexistent tant d’espèces différentes, du semblant d’humains à la belette, en passant par l’écureuil, la souris jusqu’aux insectes. Malgré les différences de taille, de force et de comportement, on obtient un monde très homogène, un ensemble bien sympathique où l’on ne sent aucune intolérance. Tout ne semble être qu’harmonie, chacun travaillant selon les spécificités de son espèce, selon ses moyens, avec un semblant de modernité même si l’artisanat domine. Au fur et à mesure, on découvre des particularités de ce monde, qui s’ajoutent tranquillement avec ce que l’on connaissait déjà, tandis que les talents d’Hakumei et Mikochi, respectivement le bricolage et la cuisine, sont encore bien mises en avant. Nos 2 amies, loin d’être des fainéantes, sont plutôt des acharnées de travail, n’hésitant pas à en faire beaucoup pour un petit plaisir, parfois éphémère. Il n’y a qu’à voir l’épisode des sources chaudes où déçue de ne pas pouvoir profitées d’un nouvel établissement Hakumei se met en tête de construire leur propre bain. En somme ce n’est quasiment que du quotidien, il ne se passe pas grand-chose d’extraordinaire à part l’épisode avec le bathyscaphe. Voyage en train, bain, tenue d’un stand, visite de la famille, rien ne semble exceptionnel et pourtant la magie opère. Il y a une impression de douceur, pas vraiment de la joie de vivre mais une ambiance très agréable, très simple qui nous met tout de suite à l’aise. Tous les personnages y sont pour beaucoup, tant dans leur caractère enjoué, leur volonté et parfois leur obstination. Une œuvre atypique très axée sur la détente et reposante, une lecture que je recommande à tous.
Fabrice Docher
MINUSCULE (HAKUMEI TO MIKOCHI) volume 4 de Takuto KASHIKI (2016)
Aventures / fantastique / comédie / tranches de vie, Japon, Komikku éditions, septembre 2016, 190 pages, livre broché 8.50 euros