A cause de son look décalé et de sa timidité, Luna est mise à l’écart. Or celle-ci ne rêve que d’avoir une vie scolaire à l’image des mangas qu’elle dévore : entourée d’amis et pleine de bons moments. Voir Genius, surnom donné à l’actuel conseil des élèves, et leur « aura » lui donne du baume au cœur mais elle sait bien qu’elle n’arrivera jamais à vivre tout ce qu’elle a écrit dans son sondage. Mise à la porte de son appartement suite à un malentendu, Luna s’apprête à rester dans la rue lorsque Hikaru, président et leader de Genius, la ramène chez eux. Il a décidé de la faire vivre parmi eux pour aider mais aussi avant tout faire d’elle sa petite amie. Troublée, Luna ne sait pas quoi penser lorsqu’elle se rend compte que le conseil est filmé en permanence. Elle veut les alerter mais ce dernier est bien sûr au courant et fait même exprès. Il joue en fait un rôle et Hikaru n’est pas le petit prince parfait qu’il le laisse paraitre mais plutôt un parfait sadique. Le calvaire de Luna avec eux ne fait que commencer.
L’originalité de ce manga est de transformer le mythe du prince parfait pour en faire un objet de promotion. Les conditions sont crées et tout est mise en œuvre pour que les élèves soient fan de cette équipe. Ils sont là pour montrer du rêve en vrai, comme si les histoires des mangas étaient devenues « réelles ». Les shôjo font rêver ? Transposons ce rêve en réalité pour que, même si peu de gens « vivent ce rêve », tous comprennent qu’il est possible. Les membres de Genius sont donc des acteurs et bien qu’ils aient pour la plupart de bonnes capacités, leur vraie personnalité est parfois loin de leur image. Tous sont satisfaits de la situation mais Luna arrive et risque bien de faire gripper cette mécanique bien huilée. Si elle est intégrée dans le cadre d’un scénario, sa sincérité, autre de ses caractéristiques, avec sa timidité et son goût vestimentaire douteux, fait qu’elle a du mal à accepter le plan. Si elle finit par succomber au charme du tyrannique Hikaru, qui joue bien son rôle de prince, elle se pose quand même des questions. Avec son graphisme agréable mais classique, son histoire sans trop d’originalité, ce manga n’apporte rien de neuf au genre. Il fait bien son travail mais on attend de voir si les mésaventures de Luna vont quitter le registre de la comédie pour un peu plus d’émotion. A suivre.
Fabrice Docher
LIAR PRINCE & FAKE GIRLFRIEND (USOTSUKI OUJI TO NISEMONO KANOJO) volume 1 de Rin MIASA (2014)
Comédie romantique, Japon, Editions Soleil Manga Shôjo, juillet 2016, 160 pages, livre broché 6.99 euros