L’oiseau d’argile de Tareque Masud

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On comprend aisément pourquoi L’Oiseau d’Argile – réalisé par Tareque Masud – a fait autant parler de lui à sa sortie…Récompensé par le Prix de la Critique Internationale à Cannes en 2002, L’Oiseau d’Argile est un film qui traite avec sensibilité d’un sujet épineux.
Anou est un jeune garçon vivant à l’est du Pakistan avant que cette région ne devienne le Bangladesh. Nous sommes alors à la fin des années 1960 et la région est en proie à une grande agitation. Après avoir assisté à une fête Hindoue avec son jeune oncle paternel et confident, Anou est envoyé par son père dans une école coranique, jugeant son attitude indigne d’un bon Musulman. Malgré la discipline en vigueur à l’école, il devient ami avec un garçon qui comme lui, a su garder son imaginaire d’enfant en ces temps troubles… Peu de temps après, la sœur d’Anou tombe gravement malade et il lui faut rentrer chez lui, alors que le peuple est victime d’une insécurité croissante…

Tareque Masud fait de son film un véritable plaidoyer contre les extrémismes sans jamais ne serait-ce qu’effleurer la caricature ni les clichés. C’est au spectateur de se faire sa propre idée des personnages de L’Oiseau d’Argile, des personnages pour lesquels on éprouve petit à petit autant d’affection ou de dégoût que s’ils faisaient partie de notre entourage… Le cinéaste évite en effet tout procès, toute condamnation mais n’a de cesse de souligner les ravages de l’intolérance et de ses excès. Tareque Masud est reconnu pour ses documentaires engagés et L’Oiseau d’Argile, film surprenant par ses moments de douceur et d’insouciance, s’affirme comme le témoignage d’une douloureuse réalité sociale. Si l’on peut regretter que l’édition DVD n’offre pas plus la parole au cinéaste – les suppléments sont plutôt pauvres – on reste à la fois émerveillé et abasourdi par un film humainement si riche.

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