Alors qu’il était souvent l’oublié du palmarès international ces dernières années, le court métrage asiatique revient du festival de Clermont-Ferrand auréolé de gloire ! Grand prix (la plus haute distinction de la compétition), Prix du Public, Prix de la Presse, et deux mentions spéciales du Jury reviennent à des films asiatiques ! Un quasi sans faute !
Mais avant de vous en dire plus sur les films qui se sont partagés ces récompenses, un petit retour sur la présence asiatique dans la sélection 2009 (même si nous n’avons malheureusement pas pu voir TOUS les films).
Après une rétrospective consacrée au Sud-Est du continent l’an dernier, le quota de films en provenance d’Asie reprenait cette année des proportions plus habituelles, à savoir… pas suffisantes! Ou est-ce simplement que nous sommes d’éternels insatisfaits ?
Venu de Corée du Sud, “Girl” (“La belle-fille”) raconte l’histoire d’un homme recevant la visite d’une étudiante prétendant être enceinte de son fils et lui réclamant la somme nécessaire à son avortement. Volontairement lent, prenant le temps d’observer les personnages pour mieux nous faire partager leurs sentiments, “Girl” a de plus le mérite de rompre avec le “modèle” coréen du film à propos social véhiculé par une histoire violente, choc, voire trash, auquel s’adonne un très grand nombre de jeunes réalisateurs de courts métrages en Corée. C’est bien simple, autant la forme et la technique sont souvent irréprochables chez les Coréens, autant on a l’impression, depuis quelques années que, influencés par divers longs métrages à succès, les courts se ressemblent tous de plus en plus et que les réalisateurs s’enferment dans un moule.
A noter également la très grande déception à l’issue des projections professionnelles organisées par Indiestory (distributeur) et par la Korean National University of Arts, pourvoyeurs de la très grande majorité des courts métrages en provenance du pays du matin calme. Heureusement, au vu du très grand nombre de films produits chaque année par la Corée du Sud, il est encore possible de trouver son bonheur (cf “Sweat” ou “Stop”, récompensés à Lyon en novembre dernier).
La Thaïlande était représentée par “Shan at dawn”, mettant en scène la guerre civile se déroulant à la frontière birmane. Une petite impression de déjà vu, mais on retrouve avec plaisir cette façon typiquement thaïlandaise de filmer la jungle, en lui conférant à la fois une personnalité et une aura de mystère.
The woman who is beating the earth
L’amateur de cinéma asiatique ne pouvait donc que revenir satisfait de cette édition 2009, qui fut d’ailleurs un bon cru en terme de qualité, même si l’ambiance et l’engouement étaient curieusement moindres que les années précédentes. Et surtout, comme tous les ans, la compétition internationale fut un formidable moyen de voyager, de parcourir le monde, de découvrir l’inédit le temps d’un court métrage.
Clermont Ferrand, février 2009
Pays : France