Kuzuryû est un apothicaire ambulant, vendant des médicaments du fief de Toyama. Officieusement, il soigne aussi le « mal », se transformant en un redoutable assassin pour la somme de 90 ryô. Mais ces 2 activités sont en fait une couverture : son vrai objectif est de découvrir ses origines et la raison de la mort de ses parents. Seul survivant du massacre de son village, il n’a pour seul indice qu’un kuzuryû, un étrange ornement en métal, à qui il doit son nom. Parcourant le pays tout en menant son enquête, il finira par découvrir qu’il existe 9 de ces bijoux et qu’il n’est pas le seul à les rechercher. Quel est donc le secret qu’ils renferment, qui fait que tant d’hommes sont prêts à se sacrifier pour lui ?
Nouveau pavé édité par Kana du grand Ishinomori, ce manga regroupe les 3 volumes originaux en un seul. Et c’est à nouveau une grande aventure, sombre et violente se déroulant pendant la période d’Edo. Cette fois-ci le cadre, les vendeurs ambulants sur les routes du Japon, et le but, le secret de mystérieux bijoux, se veulent originaux. Cependant la finalité est encore la même, une plongée dans les profondeurs de l’âme humaine qui, au gré des multiples rencontres de notre héros, a plus tendance à verser dans la noirceur, voir la folie, que vers la lumière. Les quelques bonnes personnes sont pour la plupart écrasées par les autres, pervertis par l’argent, le sexe ou le pouvoir. Tout ne semble pas si différent d’aujourd’hui mais le contexte plus pauvre en fait ressortir d’avantage le côté obsessionnelle. Porté par le dessin si expressif d’Ishinomori, servi par une grande maitrise des décors et de l’action, ce manga est une vraie merveille du gekiga. Bien sûr le style général peut paraitre daté mais l’ensemble est de grande qualité, servant une histoire forte, tragique mais néanmoins délivrant un message humaniste.
Éditeur : Sensei-Kana / Dargaud-Lombard
Pays : Japon