HIKARI LITCHI CLUB de Usamaru FURUYA

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9 collégiens ont construit leur base secrète dans un coin désaffecté d’une zone industrielle. Cela pourrait être un passe-temps normal pour des garçons de leur âge mais ce qu’ils font là-bas n’a rien de normal. Et ils tiennent tellement à garder le secret qu’ils n’hésitent pas à tuer les intrus de la pire des manières. Car ce groupe, mené par le cruel et redoutablement intelligent Zéra, construit un robot très sophistiqué dans un but très particulier : lui faire attraper des filles. Cette opération est vitale pour leur club même s’ils ne savent pas si Litchi, leur création, sera un démon destructeur ou une lueur d’espoir. Quand il leur ramène la belle Kanon, une terrible destinée se met en marche.

Usamaru Furuya rend hommage ici à la compagnie de théâtre Tokyo Grand Guignol, dont la découverte a été un grand choc pour lui. Le côté totalement fou de leurs pièces, ajouté à sa rencontre avec le mangaka Suehiro Maruo, lui ont fait aimer et créer des œuvres underground. Ce manga, même s’il a été obligé de faire quelques modifications sur le scénario, support oblige, est donc une adaptation de la pièce Litchi Hikari Club. L’aventure de cette bande de garçons déjantés est bien mise en scène, dans un ton à la fois surprenant, gore et haletant. Le suspens nous tient en haleine jusqu’au bout, alors que nous est principalement montré la lente dégradation de l’esprit pourtant supérieur du chef de la bande, Zéra. Les autres ne sont oubliés, chaque personnage ayant un caractère bien défini et agissant en parfait reflet avec celui-ci. Leurs visages sont fins et beaux, contrastant avec l’ambiance très sombre et l’abondance de noir couvrant chaque page. Car il ne faut pas occulter que l’ambiance de ce manga est très bizarre, voir malsaine. Si les préoccupations des membres du club se rapprochent de ceux des adolescents ordinaires (découverte de l’autre sexe, volonté de s’affirmer), leurs méthodes sont beaucoup plus violentes. Certains passages sont aussi très gores, l’auteur ne lésinant pas sur les détails. Mais même s’en adhérer au style, force est de reconnaitre que le récit est bien maitrisé. Cela reste une œuvre très typée mais qui ne dénote pas dans le catalogue bien particulier de l’éditeur IMHO. Elle ne plaira certainement, ou malheureusement, pas à tout le monde mais elle mérite largement d’être connu, ne serait-ce que pour gouter à l’underground japonais.

Éditeur : Editions IMHO

Pays : Japon

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