En intégrant la troupe de spectacle de Buffalo Bill, qui allait dans la même direction qu’eux, Lily et Sabata ont pu infiltrer la ville de Monco en toute discrétion. Cependant il leur est difficile d’enquêter avec le « travail » qu’ils doivent fournir pour les représentations. Un soir, après avoir recueilli une piste dans un bar, Lily feint d’être ivre pour partir avec Sabata en direction d’une prétendue mine, seule richesse de la ville. Là manquant d’être repérés, ils sont sauvés par Buffalo Bill, Sitting Bull et Annie Oakley qui, sous leur couverture d’artistes, sont en fait des espions américains. Eux aussi sont là pour enquêter sur cette étrange ville. Pendant ce temps, le comte de Monte Christo est averti par Nicolas Tesla de la duplicité d’Edison. Ce dernier a manipulé le Château d’If avec un faux attentat pour les forcer à se diriger vers Monco : il a en effet l’intuition que les dinosaures préparent quelque chose avec le pétrole et il veut absolument savoir quoi, quitte à employer tous les moyens…
Final en apothéose pour le 7ème et dernier volume de Jabberwocky. Enfin final… pas vraiment vu que la fin est ouverte. Entre temps Masato Hisa nous aura démontré tout son talent de conteur dans ce tome. En effet entre les 2 conversations en parallèle (Lily, Sabata, Buffalo Bill, Sitting Bull et Annie d’un côté, le comte de Monte Christo et Edison de l’autre) et les multiples implications et rebondissements que contient cette dernière affaire, le rythme est soutenu. Des questionnements jaillissent de toute part, remises en questions et trahisons sont multiples, le tout sublimé le trait toujours aussi particulier de l’auteur. Et ce sans compter la mise en scène, ultra dynamique. La série s’arrête donc sur un petit goût d’inachevé mais pour le Serpent à Plumes, la graine est semée : leur implication va devenir moins forte car ils ont réussi à manipuler l’humanité pour lui faire prendre la mauvaise pente. Masato Hisa a retranscrit l’Histoire en y ajoutant les dinosaures et en mettant en scène de multiples personnalités réelles, tout en collant au mieux à la réalité. Et ce tome est malheureusement peu avare pour mettre en scène tous les mauvais penchants des hommes. Avec cette histoire fantastique très stylisée, le mangaka nous fait réfléchir sur nous même, sur nos défauts, sur le regard que l’on porte sur ce qui est différent de nous. L’avenir semble bien sombre mais le rapprochement de Lily et Sabata, pourtant membres d’espèces que tout sépare, est une lueur d’espoir. En tout cas, leur rencontre, leurs aventures, leurs doutes, leurs joies et leurs peines nous ont accompagnés pendant 7 tomes d’une grande intensité. Amateurs d’action, n’hésitez pas à découvrir une série pas tout à fait comme les autres.
Fabrice Docher
JABBERWOCKY volume 7 de Masato HISA (2008)
Aventures/action/fantastique, Japon, Editions Glénat, mars 2016, 224 pages, livre broché 9.15 euros