Présenté en première internationale au dernier festival Cinémas & Cultures d’Asie, “Super bike”, super héros à deux roues a conquis le public lyonnais et remporté le Prix du Jeune Public et le 3e prix New Asian Cinema, pour son mélange réussi d’action et de sentiments. Le réalisateur Lee Myung-hoon revient sur son film pour Asie News.
Super bike était à l’origine un court métrage, n’est-ce pas ?
Exactement. Cette version courte m’a servi en quelque sorte de carte de visite. Un de mes amis a joué le rôle de producteur : il a préparé des cassettes et démarché une dizaine de producteurs. Il a été très efficace, et nous avons eu de la chance, car nous avons eu une réponse positive très vite. Initialement, j’espérais seulement pouvoir distribuer mon court, mais ce sont eux qui m’ont proposé d’en faire un long métrage.
Pouvez-vous nous dire un mot sur les autres courts métrages que vous avez tournés ?
Le premier s’appelle “Etoile” et dure huit minutes. C’est l’histoire d’une jeune fille au bord de la dépression, qui reprend goût à la vie en interprétant la présence d’une étoile dans le ciel comme un signe d’espoir. C’est un film sur les apparences, puisqu’on apprend à la fin que ce symbole d’espoir est en réalité un satellite. Mon second court métrage, “Replay”, est l’histoire d’un homme qui fait chaque nuit le même cauchemar. Le troisième s’inspire du “Cabinet du docteur Caligari” : un somnambule, un matin, découvre un doigt humain dans sa poche. Il décide alors de se filmer pendant la nuit. Enfin, mon dernier court est assez différent, et traite de la difficulté pour un couple de se séparer.
Combien de personnes ont participé au tournage ? Avez-vous reçu de l’aide de votre école ?
Non, nous avons tout fait de façon indépendante, l’école ne nous a pas aidés. Nous étions seulement sept pour assurer tous les postes.
Le style de votre film m’a rappelé celui de Ryoo Seung-wan. Est-ce un réalisateur que vous appréciez et dont vous vous êtes inspiré ?
Oui, j’aime bien ce qu’il fait, et donc je m’en suis sûrement inspiré inconsciemment. Après la projection au festival, un spectateur m’a demandé si j’aimais Tarantino et si je m’en étais inspiré. Lorsque je tourne, je ne me dis pas : je vais faire du Tarantino, ou comme Ryoo Seung-wan. Mais comme ce sont des styles que j’apprécie, j’adopte inconsciemment un style ressemblant. Je suis encore un apprenti réalisateur… certes j’ai fini mes études de cinéma, mais je continue à me former. Je ne crois pas encore posséder mon propre style, je suis encore entrain d’apprendre, de le construire. C’est en tout cas très flatteur d’être comparé à de tels réalisateurs.
Le film sera-t-il distribué en Corée du Sud ? En Corée, le cinéma est avant tout une activité commerciale, le cinéma indépendant est très peu développé. Mon film a plus d’avenir via les festivals, et si j’ai de la chance, en DVD.
Je crois que c’est la première fois que “Super bike” est projeté dans un festival étranger, qu’est-ce que cela vous fait ?
Le film a été projeté dans trois festivals en Corée du Sud, et c’est en effet la première fois qu’il est sélectionné à l’étranger. C’est un très grand plaisir et également une surprise. J’ai du mal à réaliser que des gens dans d’autres pays puissent être intéressés par mon travail. Les gens à Lyon ont été très gentils, et m’ont très bien accueilli. Je repars avec plein de souvenirs, et il y a bien des choses que j’aimerais ramener avec moi !
Propos recueillis à l’occasion du 13e festival Cinémas et Cultures d’Asie à Lyon
Merci à Maxime Roccisano pour les photos et Li Hye-won pour la traduction.
Pays : Corée du Sud