Voici un livre bien inspiré. Les illustrations rendent avec délicatesse le sentiment du haïku. Les dessins sont délicats, élégants, expressifs. Ils ont la légèreté des ronds de lumières dans l’ombre des sous-bois où le soleil joue avec le feuillage, la lumière scintillante, du doux remous brillant de l’eau agité par les alizés. D’un geste délicat ou légèrement appuyé, dans le choix des couleurs vaporeuses ou sombres,dans la sobriété du trait, C-J Mercier traduit les impressions furtives, les exquises de vie des 17 syllabes écrites par de grands hauteurs de haïkus. Mon seul regret, dans ce livre plein de charme, est l’importance donnée aux classiques: Issa (1763-1827) est bien représenté. Nous retrouvons Bashô (1644-1694), autre grand maître, et Buson (1716-1783) qui vécut entre les deux. Au détour d’une page nous voyons filer un train dans un champ de blé, d’un auteur contemporain mais anonyme.
Voila la preuve tangible, mais discrète que les modernes sont bien représentés. Pour conclure en cette période de l’année : je vous offre le haïkus final de cet ouvrage délicat et plein de grâce :
Aube d’un Nouvel An
Le jour d’hier
Comme il est loin.
Ichiku
Éditeur : Seuil
Pays : Divers