FIRE FIRE FIRE volume 1 de Shôji SATÔ

mangas

Dans un monde post-apocalyptique, le jeune Jiga Kirishima parcourt le monde à la recherche de son peuple, descendant d’une civilisation oubliée… les japonais. Armé du sabre de son père, une lame étant capable dit-on de couper n’importe quel matériau, Jiga atterrit dans la ville de Damin. Mais à peine arrivé, un cyborg le dépouille et lui fait subir un interrogatoire. Parvenant à s’en échapper, il sauve au passage une prostituée se faisant agresser. Cette dernière, qui connaît bien la ville, renseigne notre héros sur la possible localisation de ses affaires, et de ce qu’il est venu chercher…

Connu en France pour le célèbre Highschool of the Dead et Triage X, le mangaka Shôji Sato nous revient aux éditions Tonkam avec Fire Fire Fire. Cette fois, le dessinateur œuvre également au scénario, dans cette série en seulement deux volumes, mais qui connaît une suite au Japon, sous-titrée « Black Sword », suite à un changement de magazine. Lancé en 2007, soit la même année que HOTD, ce titre arbore un dessin légèrement plus cartoonesque, l’ambiance du récit se voulant aussi dynamique qu’humoristique. Malheureusement, on sent également quelques maladresses de débutant, dans le style graphique comme dans la narration.

Dire que Fire Fire Fire est confus serait un euphémisme. L’histoire débute avec un flash-forward nous présentant trois héros, avant que l’on revienne dans le passé pour découvrir leur rencontre. Mais une fois à Damin, rien n’est clair, à commencer par les motivations du protagoniste, qui semble tout le temps courir sans s’arrêter. Cela est d’autant plus frustrant que l’aventure nous expose une multitude de personnages, de groupes et de concepts, que l’on peine à saisir dans ce fatras d’action à peine divertissant. Dans la deuxième partie du tome, les choses s’apaisent quelque peu, et l’on identifie les ennemis en place, bien qu’ils se cantonnent à des stéréotypes trop identifiables. Enfin, le tome se conclut sur une troisième histoire plus autonome, où le trio s’est constitué et entreprend son long voyage.

Mas bon sang, que c’est laborieux ! La dynamique du récit saute du coq à l’âne sans arrêt, sans qu’on ait le temps de véritablement apprécier quoi que ce soit. Ainsi, la seule séquence tragique du tome passera complètement à l’as en termes d’émotion. En revanche, le rythme ralentit étrangement dès lors que l’on entre dans ses séquences de fan-service, l’une des spécialités du mangaka. A noter que deux des trois protagonistes féminines ne semblent intéressées que par le sexe et harcèlent de fait notre « pauvre » héros. De très bon goût, donc.

Fire Fire Fire est donc un titre à réserver exclusivement aux fans de Shôji Sato, qui n’auraient pas eu assez de quota mammaire et d’action bordélique avec ses autres titres. Les autres lecteurs auront du mal à y trouver leur compte, la précipitation générale n’entraînant qu’une avalanche de péripéties illisibles, au détriment de la construction d’un univers qui, de loin, sent vaguement le réchauffé. Bref, pas de quoi mettre le feu aux poudres.

Alain Broutta

FIRE FIRE FIRE volume 1 de Shôji SATÔ (2009)

Action / Science-Fiction, Japon, Tonkam – Shonen, novembre 2015, 168 pages, livre broché 9.35 euros

 

Évènements à venir