Les éliminatoires départementales de la coupe inter-lycées débutent enfin ! Le premier adversaire de Kuzuryu est l’équipe de Hokushin qui, comme elle, ne s’était jamais hissée jusqu’à ce niveau de la compétition. Cet exploit a été rendu possible par l’apport de cinq nouveaux joueurs, des anciens champions au collège qui ont toujours joué ensemble depuis l’école primaire. Mais Kuzuryu dispose aussi de jeunes recrues talentueuses ! Trois d’entre elles figurent d’ailleurs dans le cinq majeur, pour compenser les forfaits sur blessure de Momoharu et de Toby. L’issue du match repose sur leurs frêles épaules…
Après la victoire à l’arrachée contre Maruko, le club de Kuzuryu est devenu le centre de toutes les attentions, et ce premier match face à Hokushin donne un aperçu de leur niveau réel à leurs futurs adversaires. Toutefois, les lecteurs que nous sommes baignent toujours dans l’ironie dramatique présentée au début du tome 39 : l’ascension de Kuzuryu sera brutalement stoppée à un moment ou à un autre, mais l’on ne sait pas encore à quel moment. Mais malgré ce regret par anticipation, les matchs se suivent toujours avec la même intensité. Au-delà des résultats, on observe avant tout les premières prouesses à haut niveau des élèves de seconde : si Kota et Michiro nous avaient déjà présentés leurs talents comme leurs faiblesses, on découvrira également Shota, une force tranquille au service d’une défense implacable. Ainsi, le passage de relais entamé dans le match contre Maruko se poursuit doucement, et étoffe la diversité stratégique de l’équipe. Les rencontres se suivent, mais ne se ressemblent pas.
Les deux volumes réunis dans ce tome double s’articulent de manière similaire : tous deux s’ouvrent sur quelques pages consacrées aux prochains adversaires de Kuzuryu, quand bien même on ne les a pas encore découverts. Par ce biais, Takeshi Hinata insuffle de l’âme à ces futurs rivaux, et nous raconte des mésaventures aussi profondes que celles qu’ont traversées nos héros. Après Hokushin, Kuzuryu rencontrera l’équipe de Fujisawa Tobu, qui vienne d’éliminer celle de Shinjo Tôwa, au grand dam de Kota qui se réjouissait d’affronter son meilleur ami en compétition officielle. On y verra un pied de nez du mangaka, qui nous prouve que rien n’est écrit à l’avance dans sa série. D’ailleurs, si Kuzuryu dominait nettement Hokushin, le match face à Tobu s’avère bien plus imprévisible : la rencontre est fermée, et aucune équipe ne parvient à prendre complètement l’ascendant sur l’autre. L’auteur semble prendre les devants en nous présentant déjà le lycée Myoin, futur adversaire du gagnant, mais l’on a appris à anticiper les pièges qu’il nous tend !
L’entame de cette nouvelle phase d’éliminatoires est donc parfaitement maîtrisée par Takeshi Hinata. Par le rythme de narration, la variété des situations et l’empathie apportée pour chaque personne sur le terrain, les matchs ne sont jamais lassants et le suspense reste entier, d’autant que l’issue du match contre Tobu n’est pas encore dévoilée. En marge des rencontres, les personnages continuent de grandir et d’étoffer leurs relations, d’autant plus que la compétition reste un parfait moyen de recroiser d’anciens seconds rôles attachants. Ainsi, malgré une issue redoutée, la lecture n’en reste pas moins savoureuse et passionnante.
Alain Broutta
DREAM TEAM (AHIRU NO SORA) volumes 41 & 42 de Takeshi HINATA (2004)
Sport, Japon, Glénat – Shônen, juin 2017, 384 pages, livre broché 10,75 euros