Kai Hashiba a rencontré deux sorcières et en est tombé amoureux. La première, Dorô Yomi, est une camarade de classe réservée, qui l’a toujours intrigué. La seconde, Mai Kirama est une nouvelle élève au caractère malicieux, qui n’hésite pas à se servir des autres pour parvenir à ses fins, quitte à en dévorer quelques-uns au passage ! Kai a d’ailleurs failli en faire les frais, et il décide de se rendre chez Dorô pour chercher son soutien. Pendant ce temps, Fû, la petite sœur décédée de Kai mais réincarnée en esprit, surveille Mai… sans savoir qu’elle peut se faire repérer par la demoiselle !
Après un premier tome guère convaincant, la faute à un scénario confus et une narration tout aussi peu lisible, Draw continue malheureusement sous le même tempo. Ainsi, tandis que l’on croyait que Fû était une hallucination créée par l’esprit de Kai, on apprend finalement que non, mais en fait peut-être oui, ou pas, on ne sait plus vraiment. De même, alors que l’on commence à entrevoir les motivations de chacun et que l’on attend une véritable confrontation, les deux sorcières se font finalement face dans un…. match de foot. Pour que finalement le temps s’arrête et que les deux rivales en viennent à se battre véritablement. Draw n’est pas la première (ni la dernière) série à mixer des combats fantastiques à un contexte lycéen, mais il apparaît ici une certaine forme de malaise avec la décapitation d’une des camarades, qui semble presque traité sans incidence pour la suite du récit. Même si la police intervient, on ne ressent à aucun moment le traumatisme ambiant.
Cette absence d’émotion et cette ambiance glauque continueront de se propager, avec au passage une séquence de viol proprement gratuite. L’absence d’incidence sur le récit donne l’impression qu’elle a été placée là pour le simple plaisir des yeux (si l’on peut dire), d’autant plus que la série propose depuis ses débuts et ses couvertures des moments de fan-service tendancieux. Voilà, le pas du viol est franchi, sans que l’on ne ressente quoi que ce soit, sinon de l’indignation face à la vacuité de tout ceci. Et pendant ce temps, que fait notre héros ? Il fait la tronche, du début à la fin, même lorsqu’il fait face à Kirame. Les auteurs ont beau tenter d’étoffer leur récit de quelques points explicatifs et autre flashbacks, difficile de s’intéresser à quoi que ce soit lorsque tout est traité sous le même encéphalogramme plat.
Alain Broutta
DRAW (Draw – MAJO NO NEMURU UMI DE) volume 2 de Saki OKUSE et Chaco ABENO (2014)
Fantastique/Suspense, Japon, Delcourt – Shonen, juillet 2016, 224 pages, livre broché 7,99€