En plein désert, l’auberge de la Porte du Dragon est le repaire de brigands et d’aventuriers attirés en ces lieux par la légende d’un fabuleux trésor enfoui dans les sables. Une concubine fuyant les intrigues de la cour impériale y trouve refuge et se place sous la protection d’un célèbre sabreur rebelle. Tandis que gronde la tempête de sable qui exhumera la légendaire cité et son trésor, les alliances et les antagonismes se nouent, en prévision de l’affrontement final.
Autant le dire d’emblée, le film de Tsui Hark est une grande déception. L’amateur de films de sabre chinois se voit puni là où il pèche, car ce qui fait habituellement son bonheur (des histoires inutilement alambiquées déployant d’improbables combats et des performances chorégraphiques inouïes) devient un calvaire : intrigue incompréhensible, pléthore de personnages caricaturaux, surenchère d’effets, final grotesque… Le film de genre n’est jamais exempt de clichés, ils participent même au plaisir du spectateur, mais on ne peut les tirer à l’extrême sans courir le risque de provoquer une profonde dépression : celle du film, qui sombre dans l’inintelligibilité narrative et visuelle, et celle du spectateur, dont l’ennui devient proportionnel à l’abrutissement systématique dont il est l’objet. La Légende des Sabres Volants fait partie de ces films qui substituent aux images une déferlante d’effets spéciaux sans cause ni raison, dans lesquels elles finissent par disparaître. Lorsque la prouesse technologique devient l’unique nécessité formelle, elle dissout les prouesses physiques qu’elle tente de rehausser (on se surprend presque à regretter certains trucages à deux balles…). Remake de remake, le film de Tsui Hark a perdu l’essentiel en chemin. On reverra donc plutôt le classique de King Hu (1967), L’Auberge du Dragon, minimaliste et beau, seul remède à la boursouflure numérique et vaine de son dernier avatar.
Acteurs : Jet Li, Zhou Xun, Kun Chen, Gordon Liu
Éditeur :
Pays : Hong-Kong