La pratique des moines bouddhistes de recopier des images bouddhiques est très ancienne. C’est le shabutsu : « copier les Bouddhas ». Et elle va de pair avec le shakyô :« copier les enseignements », c’est à dire les textes sacrés. C’est ainsi que se transmettaient les enseignements avant l’apparition de l’imprimerie et c’était une pratique méditative.
Recopier les images de Bouddhas permet d’apaiser et de clarifier son esprit. En effet, il s’agit là d’une expression car « chaque image que nous retraçons est différente d’une autre et est le reflet de nous-même tout en étant le reflet de l’image originale » dixit l’éditeur dans son avant-propos.
Hiromi Tanaka décrit avec une grande précision tous les éléments de la statuaire bouddhique japonaise, provenant en grande partie du Moyen Age. Elle retrace les caractéristiques des 4 niveaux de divinités qui vont des divinités célestes les plus courantes jusqu’au Nyorai : « l’Ainsi -venu » qui désigne celui qui a atteint l’Éveil. On découvre ainsi une mythologie bouddhique foisonnante et variée. On retient en particulier la statue de Maitreya originale par sa dissymétrie et son profond humanisme. Ou bien celle de Sudhanakumâra, pleine de dynamisme fervent, œuvre du célèbre sculpteur Kaikei de l’époque Kamakura (1185-1333). Ou encore la statue d’Amida Nyorai debout, étonnant avec sa tête tournée vers l’arrière.
Dans un beau format (25,5X18 cm), pleine page, les dessins sont encrés en gris et blanc et clairement tracés. Ils peuvent ainsi être reproduits, et même coloriés à l’instar des mandalas bouddhistes.
Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON
Dessiner des Bouddhas pour apaiser son esprit , Hiromi Tanaka,traduit du japonais par Kozue Takagi, collection Le Prunier, éditions Sully, 96 pages, 13,50€, paru en novembre 2017.